27 AOÛT 44. PARIS – Porte de la Chapelle
Malgré les exigences hiérarchiques et péremptoires du général Gerow qui a installé son PC aux Invalides et demande à Leclerc de lancer immédiatement sa division vers la banlieue nord de Paris, la journée du 26 août est surtout celle du rendez-vous du général de Gaulle avec le peuple parisien.
Hormis quelques petites opérations de nettoyage localisées effectuées avec les FFI, la division participe massivement aux honneurs rendus et à la sécurité des autorités. La folle liesse populaire est cependant remplacée momentanément par une gigantesque panique lorsque des coups de feu aux origines imprécises éclatent le long du trajet emprunté le cortège du général de Gaulle, de l’Étoile à Notre-Dame et même à l’intérieur de la cathédrale.
Mais, au nord de Paris, l’Allemand se manifeste activement; ses troupes réapparaissent et même réoccupent certaines localités : Gonesse, Herblay, Le Raincy ; parfois elles prennent des otages et même se livrent à des représailles.
Au nord-ouest, des blindés sont signalés en direction de Franconville, des civils affolés signalent des patrouilles ennemies au centre d’Aubervilliers.
Bien que les renseignements soient encore incontrôlables, il semble bien que la Wehrmacht ait des intentions offensives, de plus, il est sûr qu’elle entend bien protéger ses arrières et son repli vers le nord-est.
Au matin du dimanche 27 août, le général Leclerc a porté son PC à la porte de la Chapelle.
Une reconnaissance blindée, lancée dans la boucle de la Seine entre Puteaux et Chatou, tombe dans le vide. De son PC de Saint-Ouen, le général de Langlade, qui a installé des postes antichars au nord et à l’est de Saint-Denis, lance ses deux sous-groupements vers le nord.
A l’aile gauche, le sous-groupement Minjonnet vise Villetaneuse et Montmagny, plus à l’est Massu a pour objectif la butte aux Pinsons qui commande l’accès à Pierrefitte et à Sarcelles. Les artilleurs du 40e RANA appuient ces mouvements depuis leurs positions de la porte de Clignancourt.
Dans l’après-midi, Minjonnet atteint Montmagny ; une de ses patrouilles en direction de Groslay détruit un automoteur et cause des pertes sévères à une unité d’infanterie allemande qui, surprise et décimée, abandonne le terrain.
Vers Enghien, les TD du 4/RBFM détruisent 3 Mark V, les artilleurs, sollicités, dispersent un rassemblement ennemi près d’Ermont.
Le sous-groupement Massu souffre davantage, il est à Stains à 14 heures, mais, presque aussitôt, la redoute de la butte aux Pinsons entrave sa marche en avant. Il doit faire intervenir l’artillerie. A la nuit, le sous-groupement se rassemble à Pierrefitte.
Le groupement Dio a été organisé en trois sous-groupements et progresse vers le nord-nord-est. A droite de Massu, le commandant Farret s’engage vers Dugny, en bordure du terrain d’aviation du Bourget où il se heurte, lui aussi, aux grenadiers allemands. Dès les lisières de l’agglomération, le combat est sérieux mais la 3e Compagnie du RMT, les AutoMitrailleuses de la reconnaissance, appuyées par les Tanks Destroyer de l’enseigne de vaisseau Philippe de Gaulle, emportent la décision. Grâce à l’appui de l’artillerie, dans un combat qui dure tout l’après-midi, les Français parviennent aux hangars et aux installations qui bordent l’aéroport à l’ouest.
(Source: Raymond Muelle « La 2e DB »)
Combats de la 2e D.B au Nord de PARIS selon les Communes attachées à la Voie & leurs environs
( Repères kilométriques approximatifs )