35560 – VAL-COUESNON

 


VAL-COUESNON

Antrain, La Fontenelle, Saint-Ouen-la-Rouërie et Tremblay
Km= 167

 

 

Val-Couesnon est une commune nouvelle créée le 1er janvier 2019 qui, outre La Fontenelle, regroupe les anciennes communes d’Antrain, Saint-Ouen-la-Rouërie et Tremblay, les trois premières communes bretonnes libérées par la IIIème Armée américaine commandée par Patton.

 

Mardi 8 – Mercredi 9 août 1944

 

 

 

Le mardi 1er août 1944, les habitants de Saint-Ouen entendent une intense activité aérienne couplée aux grondements sourds de véhicules. Il n’était pas encore 9 heures que les premiers chars arrivent par la route d’Avranches.

Au Fresne, hameau à la sortie du bourg de Saint-Ouen, la population est en liesse et se masse pour acclamer ses libérateurs.
Francis Lebigot, 11 ans à l’époque, se souvient : « Nous avons reçu des cigarettes Chesterfield, du chocolat et du chewing-gum. Le boucher, un ancien poilu, est allé leur chercher deux caisses de champagne pour les remercier ».
Mais le convoi file : la Carrée à Antrain, le bourg de Tremblay et continue son odyssée vers Rennes par Saint-Aubin-d’Aubigné et Betton, où les Alliés rencontreront une sévère résistance lors du combat de Maison Blanche.

Dans l’après-midi, un détachement allemand, caché en contrebas de la route d’Avranches à Rennes, cherche à s’échapper en prenant la direction du bourg de Saint-Ouen mais, le carrefour du Fresne est tenu par les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) du maquis de Broualan…

Il s’en suit une échauffourée mêlant civils et militaires. Des Allemands sont tués ainsi que le Sergent Georges Rivière pour lequel une stèle a été élevée afin que personne n’oublie ce sacrifice, épisode douloureux de la Libération.

Un peu plus tard, c’est la 2ème Division Blindée Française qui passe… et s’arrête à hauteur du Château de la Rouërie, propriété du Colonel Armand, héros de la guerre d’Indépendance américaine et salue les « petites Bretonnes » qui les accueillent au bord de la route.

A noter qu’un char fut pendant plusieurs mois en réparation au lieu-dit Guépillon.

 

 

 

 

Extrait de “LECLERC – Maréchal de France”
Général Jean COMPAGNON (CR)
Flammarion

 

C’est donc dans une situation très évolutive que Leclerc rejoint l’armée Patton.
Il s’impatiente de n’être pas orienté sur sa future action, alors que sa division se regroupe peu à peu.

Le 6 août, enfin au complet, la division fait mouvement vers le sud, passe le pont de Pontaubault et cantonne dans la région de Saint-James-Barrage de Vezins sur la Sélune, au sud de ce petit fleuve venant de la région de Mortain à vingt-cinq kilomètres en amont.

Le 6 au soir, la zone de stationnement de la 2e DB fait l’objet d’un bombardement aérien allemand qui cause quelques pertes, notamment au bataillon médical. Un infirmier, François Jacob, est blessé au bras droit, ce qui lui interdira la chirurgie, l’amènera à s’orienter vers la biologie et lui vaudra plus tard le prix Nobel.
Les unités de la division sont mises en alerte face à l’est pour intervenir au profit des divisions américaines chargées d’arrêter la contre-attaque des DB allemandes sorties de Mortain où elles ont repris pied.

Le 7 août, un détachement de découverte (chars, AM *), dépêché par le GTL aux ordres du capitaine de Bort, prend contact avec des Allemands à mille mètres de Mortain et fait quelques prisonniers.
Le colonel de Langlade rejoint de Bort et constate que des unités d’infanterie américaines affluent tout autour.
Il fait rentrer de Bort dont la présence est devenue inutile.
Tel est le premier engagement de la 2e DB sur le sol français contre des Allemands, appartenant probablement à la division qui a repris Mortain, la 2e SS Panzerdivision.

Au PC à Chevilly, le 8 août, rejoint, arrivant d’Alger via l’Angleterre, le colonel Billotte, qui, à la tête du GTV, remplace le colonel Warabiot, lequel prend le commandement du 501e RCC.
Le 8 dans l’après-midi, la division reçoit ordre pour exécution immédiate de faire mouvement vers Le Mans et d’y rejoindre le XVe corps du général Haislip, qui s’en est emparé avec la 5e DB US et la 90e DI.
L’organisation du mouvement est faite de façon non-conformiste par les 3e et 4e bureaux.

En tête, partent sur deux itinéraires des rames de camions d’essence du train divisionnaire pour effectuer de nuit un ravitaillement aux deux tiers du parcours. Ainsi les chars et engins de combat qui suivront arriveront dans la région du Mans en n’ayant plus besoin, avant d’être engagés, que d’un léger recomplètement par les camions des échelons des régiments ou des groupements tactiques qui les accompagnent.
Ce sont donc les conducteurs des camions pleins de jerricans qui seront les premiers acclamés, couverts de fleurs, abreuvés et embrassés par la population de Fougères, Vitré et Cossé-le-Vivien avant que la nuit ne tombe.
Ils annoncent la venue derrière eux des combattants de la division française.

Puis, sur une longue ligne droite, près de Cossé-le-Vivien, tous les engins de la division font successivement leur plein avant de continuer sur Sablé à l’ouest du Mans.
Quant au général Leclerc, il part seul en jeep avec son aide de camp, suivi par Guillebon, vers Le Mans.
Il ne peut y entrer. Les Allemands y sont encore et des combats s’y déroulent.
Une sentinelle l’arrête. La pluie tombe. La nuit vient. Il y a une maison au bord de la route.
Le général décide d’y dormir sur un sommier posé là. Guillebon, Girard et les deux conducteurs montent la garde à tour de rôle.

Le lendemain matin 9 août, il fait un tour dans le secteur et prend contact avec le PC du XVe corps.
Pendant que le PC avant de la 2e DB rejoint la région nord-ouest du Mans à La Chapelle-Saint-Aubin, le général reçoit ses instructions.

Le XVe corps, parti de la région de Pontaubault le 6 août en direction de l’est, a largement contourné les forces allemandes combattant en Normandie au nord de Domfront. Il a bousculé les résistances allemandes rencontrées et a atteint Le Mans.
La 5e DB US et la 79e DI qui la suit ont ouvert une tête de pont au-delà de la Sarthe, au nord de l’agglomération du Mans
Deux ponts du génie sont en construction sur la rivière; la 2e DB devra les franchir dès qu’ils seront prêts, probablement le 9 au soir; elle participera, à partir du 10 au matin, à l’action offensive du XVe corps.

Le XVe corps, faisant face au nord, a pour mission d’attaquer en direction d’Argentan, en vue de faire jonction avec la Ire armée canadienne.
Celle-ci a repris l’offensive nord-sud en direction de Falaise le 7 août.
Elle est actuellement, le 9, encore à onze kilomètres au nord de Falaise.
Elle doit lancer le lendemain une autre offensive ayant pour objectifs Falaise et Argentan.

L’attaque du XVe corps partira le 10 au matin : elle sera menée le long et à l’est de la Sarthe par deux divisions blindées, le 5e DB US à l’est, la 2e DB française à l’ouest ; ces deux DB seront respectivement suivies de deux divisions d’infanterie, les 79e et 90e DI US.

A l’ouest de la Sarthe, seul le 106e groupe de reconnaissance de cavalerie US poussera des éléments légers vers le nord.
Le général Leclerc rejoint La Chapelle-Saint-Aubin où il donne ses instructions pour l’exécution de l’attaque du lendemain.
La division doit progresser en deux colonnes d’attaque : le groupement Dio à l’ouest, le long de la Sarthe et le groupement Langlade à l’est.

 

 

 

 

 

 Extrait des Mémoires du S/Lt Michel de MISCAULT
Chef de char et de peloton

 

 

Sherman n° 60 VENDÉE (Char de commandement du 3ème Peloton)
Chef de char et de peloton: S/Lt Michel de MISCAULT
Tireur: 2ème Classe Marcel BUGEIA
Conducteur: Brigadier Arthur KAISER *
Aide conducteur: 2ème Classe Pierre REYDEL
Radio: 2ème Classe Alfred NOUGARET

Source : http://2db.forumactif.com/t1430-lt-michel-de-miscault-3-4-12-rca-11-mai-2015 

 

 

Samedi 5 – Dimanche 6 août 1944

Au réveil on reçoit l’ordre de marcher vers le sud jusqu’à Avranches.
Dans l’après-midi nous marquons un temps d’arrêt au-dessus de la Sélune (côté nord).
Puis on prend nos dispositions pour passer la nuit en carré dans l’herbage.
L’ordre est donné de se camoufler soigneusement sous les arbres.

Le bruit court que les Allemands ont déclenché une contre attaque de Mortain vers Avranches.
Nous nous demandons un peu si les Américains ont pris assez de précautions.
Ça serait tout de même bête d’être ramassé dans un piège au premier combat.
Les renseignements officiels arrivent: il y a bien une contre attaque.

Mais une unité américaine fait face, chargée de défendre le flanc de l’armée.
Le Colonel de LANGLADE a envoyé un détachement de reconnaissance soutenu par l’Escadron de BORT pour parer à toute éventualité.
Nous nous endormons ou plutôt j’essaye de dormir.
Avec le calme de la nuit on entend de très lointains bruits de combats.
De temps à autre un avion, sans doute allemand, tourne autour de nous très haut.
Sommes-nous suffisamment camouflés?
Pour augmenter mon inquiétude une grosse fusée parachute éclaire le paysage: que faut-il faire?
La raison répond: il ne faut rien faire, il faut dormir.
Je pense au psaume 90: “Délivrez-nous des terreurs nocturnes, de la flèche qui vole le jour”. Je repense à ma méditation sur la mort sur le bateau. Il faudra y repenser souvent. Je m’endors et me réveille par un beau soleil: entre les arbres on aperçoit la mer et en cherchant bien on voit le Mont St Michel. Il a résisté aux Anglais pendant toute la guerre de cent ans, il va nous protéger.

Les tuyaux sont bons: on dit qu’un peloton de Spahis de 4 auto mitrailleuses a arrêté les Allemands, sans doute les Spahis étaient-ils aidés par 100 “Forteresses volantes”.
C’est presque vrai ! Mais c’est les Américains qui ont la situation en main.
Tout de même nous restons par prudence à garder l’étranglement d’Avranches jusqu’au 8 août au soir.
Nous en profitons d’ARCANGUES et moi pour bavarder avec bonheur.
Je ne sais pas que ces deux jours d’intimité sont les derniers.

Mardi 8 août 1944

Le 8 août au soir, on reçoit l’ordre de gagner la région du MANS en passant par FOUGÈRES et SABLÉ: 200 km !
Nous recevrons des ordres ultérieurement.
Toute la journée nous roulons sur des routes jalonnées de flèches.
Dans chaque ville et village, la population nous acclame.

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 

 

 

12e R.C.A.

EXTRAIT  du J.M.O. 

 

 

Le G.T. Langlade se mit en ordre de bataille au milieu des carcasses tordues des panzers et des cadavres américains et allemands pourrissants au soleil du mois d’août dans un paysage ravagé et, en tête de la Division, fit rapidement mouvement, en longues colonnes, par Sainte-Mère-Eglise dévastée, Pont l’Abbé, Saint Sauveur-le-Vicomte, la Haye-du-Puits, puis Vesly (Manche) pour y rester quelques jours en bivouac.

Le 4 août, premier mort, par accident, du brigadier-chef Nonce NICOSIA de l’E.H.R. à Vesly.

Dimanche 6 août, il prit l’itinéraire Coutances-Avranches, avec arrêt en fin de journée à La Rencontre, à 3 kms de Saint-James.
Attention aux cadavres allemands piégés ! A chaque arrêt, la « poêle à frire » était de service pour détecter l’éventuelle présence de mines.

Le lendemain, envoyé en reconnaissance vers St Hilaire-du-Harcouet, avec la mission de reconnaitre Mortain, le peloton de l’Aspirant NOUVEAU du 3e escadron, accompagné de quelques Spahis du 2/1 er R.M.S.M., surprit dans une ferme près de Mortain un État-major d’Officiers Allemands et réussit à les faire prisonniers. Pendant la nuit, bref passage d’avions ennemis contré par des tirs de DCA.

Vers 16 heures, le 8 août, le G.T.L., passant par Antrain, Vitré, Argentré, Cuillé, Quelaines, Chateau-Gonthier, arriva aux portes de Sablé-sur-Sarthe sans avoir eu de véritables contacts avec les Allemands.
La veille, en se repliant, ces derniers avaient fait sauter les ponts sur la Sarthe.
Dans les villages traversés, c’était une grande joie manifestée par des distributions de cidre, de vin et autres biscuits.
En échange, les Chasseurs distribuèrent cigarettes et bonbons.

Le Mercredi 9 août, de LANGLADE attendit que le Génie américain ait jeté 4 ponts de bateaux sur la Sarthe. Il reçut alors les ordres de LECLERC : « Ne vous attardez pas sur les résistances rencontrées. Manœuvrez-les si vous ne pouvez les réduire du premier coup.
Votre premier souci, votre souci constant est celui de la vitesse. Au-delà des simples objectifs tactiques, souvenez-vous que le but stratégique consiste à faire, au plus tôt, liaison avec les Britanniques. »

En date du 2 août 1944, l’Ordre de Bataille du 12e Régiment de Chasseurs d’Afrique était le suivant :

Commandant le Régiment : Chef d’Escadrons Pierre MINJONNET
Commandant en Second : Chef d’Escadrons Michel de FÜRST
Chef du Service du Matériel : Capitaine Maurice d’URBAL
En réserve de Cadres : Chef d’Escadrons Marcel ARNEMANN
Capitaine Adjoint : Capitaine Maurice MARRON
Officier de Renseignements : Capitaine Jacques de PARCEVAUX
Officier de Liaison : Lieutenant Henri HOUEL
Officier de Transmissions : Lieutenant René POURCEL
Officier Commandant le Peloton Mortiers : S/Lieutenant Jean BAILLOUD de MASCLARY
Capitaine Commandant l’Escadron Hors Rang : Capitaine Michel STARCK
Médecin Chef : Médecin Capitaine Jean NETIK
Médecin Adjoint : Médecin S/Lieutenant Christian CONILL
Officier d’Approvisionnement : S/Lieutenant Gérard GOURNAIL
Officiers des Détails : S/Lieutenant Jean KUNZLI
Commandant le Peloton d’Echelon Régimentaire : Lieutenant Paul LEGRIS
En réserve à l’E.H.R. S/lieutenant André SERVENT
Aspirant Robert PICQUET
Aspirant René QUESNEL
Aspirant Jean ZAGRODZKI
Aumônier : Père Capitaine Bernard DURAND de GEVIGNEY
Capitaine Commandant le 1 er escadron : Capitaine Humbert du HAYS
Chefs de Pelotons Lieutenant Jean BOUCHER
S/Lieutenant Christian de TRUCHIS de VARENNES
Aspirant Emile PETITEAU
Aspirant Yves CORTADELLES
Peloton Echelon S/Lieutenant François VAULTRIN
Capitaine Commandant le 2 e escadron : Capitaine Emile COUPÉ
Chefs de Pelotons Lieutenant Marcel DOUBOSTER
Lieutenant Roger RIVES-HENRYS
Adjudant/Chef Jean TITEUX
Aspirant Claude BOULANGER
Aspirant André GILLE

Peloton Echelon Aspirant Henri LUNARDINI
Capitaine Commandant le 3 e escadron : Capitaine Jean de BORT
Chefs de Pelotons Lieutenant Jean BAILLOU
Lieutenant Albert de MONTAL-MORRIS
Aspirant Jean-Pierre NOUVEAU
Aspirant Jean MEYER
Peloton Echelon S/Lieutenant Claude CHEYSSON
Capitaine Commandant le 4 e escadron : Capitaine Gaston HARGOUS
Chefs de Pelotons Lieutenant Michel ZAGRODZKI
S/Lieutenant Benoit d’ARCANGUES
S/Lieutenant Michel de MISCAULT
Aspirant Roger CEUGNIET
Peloton Echelon Adjudant/Chef Marcel JEANDET

 

 

 

 

 

 

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

 La borne se situe Pl. de l’Église à St-Ouen-la-Rouërie (commune nouvelle de Val-Couesnon).