VELOTTE et TATIGNECOURT
Km= 917
Mardi 19 septembre 1944
GTV – Campagne de France août 1944 – février 1945
Le 8 septembre, la 2e Division Blindée du Général LECLERC quitte Paris.
Organisée en groupements tactiques, elle prend la route vers l’Est et, par étapes, dépasse Troyes avant de rejoindre la région de Vittel le 12 septembre. Cette dernière est libérée par le groupement tactique LANGLADE (G.T.L.) puis occupée par le Groupement Tactique WARABIOT (G.T.V.).
Ce Groupement est lui-même organisé en trois sous-groupements semi-permanents qui comprennent chacun une compagnie de chars moyens (Sherman), une compagnie d’infanterie, une section du génie, une batterie d’artillerie plus des éléments de reconnaissance, de soutien et de logistique.
Le sous groupement PUTZ :
EM III/RMT ;
11e compagnie III/RMT (lieutenant DESCHAMPS) ;
1/501e RCC (capitaine BUIS) ;
4/501e RCC (lieutenant de GAVARDIE)
Section char 105 CEM/501e RCC
Section mortiers CEM/501e RCC
Batterie d’artillerie
Le sous-groupement CANTAREL : CEM/501e RCC
10e Compagnie III/RMT
2/501e RCC (capitaine de WITASSE)
Batterie d’artillerie
Le sous-groupement de LA HORIE :
9e compagnie III/RMT (Capitaine DRONNE)
3/501e RCC (capitaine BRANET)
Section chars 105 CEM/501e RCC (Aspirant VAN PARYS)
1e Section 13/3 Génie (sous-lieutenant BIDAULT)
33e Batterie/64e RADB (capitaine JACQUINET)
3/RMSM (capitaine LUCIEN)
Le soir, après la libération d’Andelot, les sous-groupements s’installent à Bettencourt (PUTZ), Andelot (CANTAREL), Vrécourt (de LA HORIE).
13 septembre :
Le sous-groupement de LA HORIE organisé en trois détachements commandés par le capitaine LUCIEN (3/RMSM), comprend :
Détachement BRANET : 3e section de la 3/501e RCC, 1e section de la 9/RMT, éléments de commandement de la 3/501e RCC.
Détachement DRONNE : 1e section de la 3/501e RCC, 2e section de la 9/RMT, éléments de commandement de la 9/RMT, sections chars 105 et mortiers de la CEM/501e RCC.
Détachement DAVREUX : 2e section de la 3/501e RCC, 3e section de la 9/RMT.
Dans la matinée, le sous-groupement de LA HORIE reçoit l’ordre du GTV de se porter sur Remoncourt où une résistance allemande a été signalée. Deux sections de la 3/501 (Sections Lieutenant DAVREUX et Aspirant CHRISTEN) et la 1e section de la 9/RMT (Lieutenant MONTOYA) prennent rapidement la route.
Au moment où la section de chars de tête arrive en vue du village et commence à se déployer, un canon de 75 PaK ouvre le feu et rate le char de tête. Le combat s’engage et s’achève une heure plus tard par la capture d’environ 80 prisonniers et de 20 tués côté allemand.
Du côté français, le Hartzmanwillerkopf a eu la tourelle transpercée par un 50 PaK, le radio, le chasseur Eddie HALL a été tué, le char Dixmude a été endommagé. La section d’infanterie compte deux blessés : Sergent Jean DUROS et 2e classe Albert RICO.
La progression reprend en direction de Hymont sous la mitraille et des tirs d’artillerie qui causent la mort du 1e classe Antonio ALMENDRO de la 9e Compagnie.
Hymont est au fond d’une vallée. A droite et à gauche, des crêtes boisées.
Des reconnaissances envoyées sur les crêtes reçoivent des coups de canon dès qu’elles montrent leur nez.
Le commandant de LA HORIE envoie sur la droite le détachement DRONNE (section de chars HUOT, section d’infanterie BERUAL) avec mission de le couvrir vers le Sud-est par Hossenotte, Madecourt, Valleroy et de réduire au silence les pièces qui tirent sur Hymont et qu’on situe de ce côté-là.
Sur la gauche, le 3/RMSM envoie une reconnaissance pour voir si la route Bazoilles – Mattaincourt est libre.
Vers 17h00, la situation s’éclaircit : DRONNE est à Valleroy. Il a fait taire des pièces allemandes repérées à la sortie Ouest de Velotte.
Un observatoire d’artillerie a pu s’installer sur la crête Nord-Ouest de Valleroy après un échange de coups de feu avec un homologue allemand qui cède la place.
Le capitaine LUCIEN (3/RMSM) rend compte de son côté que a route Bazoilles – Mattaincourt est libre et qu’en 357, l’artillerie aura un excellent observatoire en direction de Mirecourt.
En fin de journée, le sous-groupement s’étale comme suit :
Détachement BRANET et peloton VEZY à Hymont et Bazoilles. Au contact au passage à niveau avec les Allemands dont une unité occupe Mattaincourt.
Détachement DRONNE : Valleroy
Détachement DAVREUX : Côte 357, sur la route Bazoilles – Mattaincourt.
L’aspirant VAN PARYS déploie ses chars 105 aux lisières Est des bois à l’Ouest d’Hymont.
Le PC du sous-groupement de LA HORIE s’installe à Bazoilles. La 33e batterie du 64e RADB renforcée par une batterie américaine se déploie dans la prairie au Sud-Est du carrefour de Bazoilles.
Le commandant de LA HORIE, demande au GTV un renfort de chars pour compléter la 3/501e RCC qui ne compte plus que 9 chars à la suite de ses engagements antérieurs.
L’EM/GTV détache une section de la 2/501e RCC (Lieutenant MICHARD) et une section de la 11/RMT (lieutenant HEBERT) venant du sous-groupement PUTZ. L’ensemble sous les ordres du capitaine GEOFFROY arrive dans la soirée pour relever BRANET à Hymont.
14 septembre :
Dans la matinée, le sous-groupement reçoit l’ordre de prendre Mattaincourt. Trois détachements participeront à l’attaque :
GEOFFROY sur l’axe Hymont – Mattaincourt,
DAVREUX à l’Ouest par l’axe Bazoilles – Mattaincourt
et DRONNE à partir de Velotte attaquera le village par le Nord-Est.
Les deux batteries d’artillerie assureront l’appui feu tandis que la section de chars 105 de l’aspirant VAN PARYS prendra en compte les objectifs inopinés.
L’attaque est prévue pour 14h00.
A 13h45, un colonel allemand se présente au passage à niveau d’Hymont.
A l’issue d’une entrevue, il est convenu que la garnison de Mattaincourt se rende à la condition que les hommes soient autorisés à garder leurs effets personnels.
Historique de la Nueve
Par le LTN Vincent Grillon, 2e section de la 9/RMT
Les combats du secteur de Mattaincourt.
Dès 17 heures, la compagnie doit repartir en direction de Vrecourt, puis de Vittel. Elle y arrive le soir, après que la ville ait été prise par le GTL.
Le lendemain, c’est le départ vers Remoncourt où les Allemands sont retranchés avec une forte artillerie.
Les canons allemands sont détruits par les chars.
Une vingtaine d’Allemands sont tués, 79 sont faits prisonniers.
Le 14 septembre, la Nueve fait mouvement sur Velotte, où les Allemands et leur colonel se rendent sans tirer.
La résistance est plus vive devant Mattaincourt.
Après quelques tirs d’artillerie, l’ennemi se rend, on compte 91 prisonniers.
Les batailles de Châtel-sur-Moselle.
Le lendemain 15, Châtel-sur-Moselle est la nouvelle destination. Le GTV, divisé en trois sous-groupements (Dronne, Branet et Davreux) progresse sous les feux de l’artillerie allemande. Il prend Châtel et le dépasse, avant de s’y replier et de s’y retrancher.
Des patrouilles vont le 16 septembre observer les abords de Vaxoncourt tenu par les Allemands. Elles rapportent que d’importants éléments ennemis sont prêts à attaquer.
L’attaque allemande débute à 17 heures, lancée par des chars et de l’infanterie. La Nueve tient bon, grâce au soutien efficace de l’artillerie qui immobilise deux chars allemands. Vers 22 heures, le combat semble finir. L’ennemi repasse à l’attaque à 23 heures, tentant de remorquer ses chars endommagés. Les combats continuent durant la nuit et la 9e compagnie inflige de lourdes pertes à l’ennemi. La Nueve subit elle aussi des pertes : 2 tués, 9 blessés. Parmi ceux-ci, le sergent Pujol qui va se faire panser et regagne son poste, refusant d’être évacué.
A 2 heures du matin ordre est donné de se replier de l’autre côté de la Moselle. La compagnie évacue en bon ordre, malgré la colère des hommes qui avaient tant peiné à tenir Châtel. Elle traverse la Moselle sans aucune perte, les Allemands n’ayant pas attaqué, et se met au repos dans le village de Jorxey.
Le 18 septembre, la compagnie doit repartir à 17 heures 30 pour reprendre Châtel. Le Génie établit des passages sur la Moselle, les ponts ayant été détruits. La 10e compagnie du RMT doit prendre Châtel au Nord, la 9e compagnie au Sud. Les deux compagnies passent la Moselle et s’installent dans le village sans rencontrer de résistance.
19 septembre : la journée débute sous les obus allemands qui pleuvent sur le village et le pont en construction. Une attaque d’infanterie allemande est repoussée, mais les tirs de harcèlement ennemis continuent et il faut chercher les munitions qui commencent à manquer de l’autre côté de la Moselle, en passant sur la passerelle démolie.
A 10 heures, les half-tracks et les chars arrivent en renfort. Trois détachements sont formés pour élargir la tête de pont française. Malgré l’artillerie ennemie, Vaxoncourt est pris à 12 heures 30 et le village de Pallegney est occupé par les chars des Spahis.
Au soir du 19 septembre, l’ennemi a plus de 100 tués et 85 Allemands sont faits prisonniers ; il a en outre laissé sur le terrain beaucoup de matériel. La Nueve n’a pas à déplorer de tués, mais elle a de nombreux blessés dont 11 doivent être évacués.
Toute la journée du 20 septembre, les GTV se maintient sur ses positions, essuyant les obus allemands. Des patrouilles vont reconnaître les abords des positions ennemies. Le soir, des Fusiliers-marins viennent relever deux groupes trop épuisés pour la surveillance de nuit.
La Nueve s’installe au repos à Rehaincourt, jusqu’au 30 septembre ; elle révise son matériel et instruit les nouvelles recrues.
Le 25 septembre, à Nancy, le capitaine Dronne reçoit du général De Gaulle la Croix de Compagnon de la Libération.
La progression reprend.
Le 1er octobre 1944, la compagnie reçoit pour mission de couper la route Rambervillers-Baccarat entre Anglemont et Baccarat. Elle s’installe dans Xaffevillers et commence ses patrouilles. Des échanges d’artillerie ont lieu.
XI/64e Régiment d’Artillerie de Division Blindée
13 septembre :
Nuit calme. A 13 heures, la 31e est à la disposition du colonel Roumianzoflf pour une action sur Darney.
Les pipers l’accompagnent.
La 33e avec le sous-groupement La Horie pousse sur Hymont où elle se fait prendre à partie par l’artillerie ennemie.
La 32e est en réserve de ce même sous-groupement, au sud de Vittel.
Retour des pipers à 17 h 30, après avoir réglé les tirs de la 31e sur Darney où se trouvent 3 M IV et de l’artillerie ennemie.
L’avion (lieutenant Roux et adjudant-chef Chardonnet) a été violemment pris à partie.
A 18 heures, la 32e rejoint le sous-groupement Putz, remplacée auprès du sous-groupement La Horie par une batterie du 276 groupe U.S.
A 19 heures, la 31e rejoint le sous-groupement Cantarel, mais un contre-ordre la maintient avec le colonel Roumianzoff.
Position le soir :
31e à Sans-Vallois, 32e arrive à Valfroicourt à 23 h40 (où elle est alertée à 0h50),
33e à Bazoilles avec une batterie U.S..
Le P.C. XI/64 est à Contréxeville ainsi que la C.R. (son itinéraire :Troyes, Vandoeuvre, Bar-sur-Aube, Champcourt).
14 septembre :
A 1 heure, la 32e reprend son mouvement en avant par Valfroicourt, Begnécourt et Gelvécourt où elle arrive à 3 h 30 pour participer à l”attaque de Ville-sur-Ilon à 8 heures.
La 31e tire à nouveau vers 12 heures sur Darney d”où s’échappent de nombreux véhicules ennemis, puis elle se porte à la cote 421 pour des tirs
préparés sur Viaureil et Monposel.
La 32e est en position au nord de la cote 421 (sud de Ville-sans-Vallois) puis, après divers emplacements, elle est à 6 heures à 300 m des Ableuvénettes. Elle excute plusieurs tirs dans la matinée (151 coups).
La 33e et la bie U.S. sont à Bazoilles, le capitaine adjoint (capitaine Doin) coordonne le travail des deux batteries au profit du sous-groupement La Horie.
15 septembre : Le commandant du groupe porte tout le P.C. avant à Bazoilles puis à Hymont.
Les 3 Bies plus la U.S. appuient la progression du sous-groupement La Horie vers la Moselle.
A 10 h 30, le P.C. principal se porte à Vittel.
A midi, le capitaine Thiolière obtient l’autorisation de faire une patrouille dans les bois du Four au nord de Bazeilles.
Le bilan est de 135 prisonniers dont 8 officiers.
Dans la matinée, la section aviation fait 15 prisonniers dont un officier près de son terrain d’atterrissage de Hymont.
La 31e fait prisonniers 10 cyclistes.
16 septembre :
Le P.C. du groupe et la C.R. sont à Bazoilles. A 18 heures, la 33e encaisse une violente contre-attaque venant de Châtel.
Elle l’arrête par des tirs de harcélement ou à vue sur chars et personnel.
La C.R. par Rosette, Vittel, est à Rémoncourt où elle loge en « dur ››.
La 31e descend au repos à Sans-Vallois à 12 h30. La 32e est toujours en position à Ville-sur-Illon.
La 33e à Châtel où elle a tiré plus de 1.000 coups.
17 septembre :
A 1 heure du matin, « Pluton ››, le char observatoire de la 33e doit se replier sur l”autre rive abandonnant Châtel.
Une violente contre-attaque est à craindre, débouchant en sud-est.
Le sous-groupement La Horie se replie sur Bettegney, Saint-Bricé, Gugney-aux-Aulx.
Le sous-groupement Cantarel est arrêté à la même hauteur.
Il pleut, la visibilité est de 500 mètres.
La 33e et la 276 U.S. sont mises en batterie au sud-ouest de Gugney où est le P.C. du Xl/64.
La 1/3 R.A.C. vient nous aider en appui du sous-groupement Rouvillois.
Le commandant Tranié dirige les cinq batteries par liaison des officiers de l’E.M.
En prévision d’attaques allemandes sur Circourt, Bouxières, Frizon, la 33e et la 1 /3 R.A.C. sont chargées de parer à la contre-attaque.
Le mauvais temps ne permet aucun accrochage.
Le 975 groupe U.S. de 155 nous est adjoint en renfort au début de l”après-midi.
Puis un autre groupe U.S. pour le sous-groupement Rouvillois.
18 septembre :
Nuit calme. Nous nous installons dans la défensive.
A 15 heures, l’ordre est donné de refaire une tête de pont à Noméxy et de pousser le lendemain la D.B. au-delà de la Moselle. Qpération déclanchée à 17 heures. Le groupe se déplace avec la 276 U.S. vers Noméxy sous la protection de la 33e. La 31e fait mouvement vers Gesonville à 8 heures, elle arrive à 9 heures. La 32e toujours à Ville-sur-Ilon. Liaison avec la première Armée française au village de Xertigny à 20 km de Ville-sur-Ilon.
Le soir, la 33e est devant la Moselle.
19 septembre :
L’attaque ayant réussi, les sous-groupements passent par la tête de pont tenue par les sous-groupements Cantarel et La Horie.
L’artillerie ennemie reste active et le mauvais temps ne permet pas l’emploi de l’Air Support et des pipers.
La 32e quitte Ville-sur-Ilon à 9 h 15 et arrive à Haillainville à 18h 15. Mise en batterie dès l’arrivée.
La 33e démarre pour Châtel à 11 heures et traverse à 17 heures.
Le P.C. du groupe quitte à 17 heures Gugney et fait mouvement derrière l’E.M. du G.T.V.
La 33e (lieutenant Pierron) s’intercale entre eux à Bettegny-Saint-Brice. Elle s’installe pour la nuit à l’entrée de Damas-aux-Bois. Le P.C. et le P.C. arrière du groupe bloqués passent la nuit à proximité, à 1 km au nord de Noméxy.
La 31e fait mouvement par Cerrain, Bégnécourt, Hégécourt, Velotte, Haillainville et arrive au carrefour de Noméxy – Châtel à 11 heures, elle traverse à 14h30 puis stationne à Clézentaine à 20 heures.
Aujourd’hui 4 blessés à la 31e et 1 à la 33e.
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