Mercredi 22 novembre 1944
NEUWILLER LIBERE !
Depuis le débarquement des Alliés en Normandie, le temps semblait avoir suspendu son vol.
Cependant, chacun entretenait intimement l’espoir : « Sie werden kommen ! Sie kommen ! ».
Vers la fin de l’été enfin, les contours d’une offensive alliée sur les Vosges et l’Alsace se dessinèrent.
Le 31 août au matin, l’aviation américaine mitrailla un train arrêté près de la gare, faisant quatre blessés.
L’opération fut reconduite le 3 septembre au soir sur un train militaire en provenance de Rastatt avec un bilan plus lourd : cinq soldats allemands tués et
enterrés le soir même dans une tombe commune au cimetière catholique.
Sept à huit cents « Hitlerjungen » campaient à ce moment-là près de la gare, réquisitionnés par le Reich pour creuser des tranchées.
Il y eut plusieurs blessés parmi eux et un mort, le dénommé Otto Karl Herrmann, apprenti serrurier à Heidelberg.
Le 14 novembre, un général allemand avec son état-major s’installa au « Ferienheim » (Bosco).
Le 18, nouveau mitraillage aérien d’un train dont une balle traçante provoqua l’incendie de la grange de Louis Siegrist.
Le 21, à neuf heures du soir, les Allemands se résignèrent enfin à évacuer le village.
Le 22, sous une petite bruine, le détachement français Compagnon quitta La Petite Pierre où il était arrivé la veille.
Devant Neuwiller, il se heurta à une vive résistance allemande et fut immobilisé par des canons de 88.
Après plus d’une heure de combat, les soldats allemands qui résistaient encore furent faits prisonniers ou s’enfuirent dans la forêt.
Vers dix heures trente, les premiers blindés s’arrêtèrent brièvement devant la mairie.
Les habitants sortirent de leurs abris de fortune pour les acclamer et furent soulagés d’avoir affaire à des Français.
L’escadron repartit ensuite promptement en direction de Saverne.
Poussés par la curiosité, quelques jeunes gens se rendirent à l’intersection de la route vers La Petite Pierre et Weiterswiller.
Ils s’amusèrent sur les canons antichars abandonnés par les Allemands jusqu’au moment où les balles traçantes d’un char français leur rappelèrent
que la guerre n’était pas un jeu.
En s’enfuyant vers le village, l’un d’eux, Robert Cleiss, fut mortellement blessé au ventre : il n’avait que 16 ans !
Une seconde victime civile, la petite Marie Rose Briwa, 6 ans, succomba le 24 novembre, après avoir été renversée par un char.
Au cours de la Libération, Neuwiller n’eut pas à déplorer d’autres dommages collatéraux si ce n’est…un bœuf tué dans son étable par une balle perdue ! Immédiatement après le départ des Français, les portraits du Führer et les drapeaux à croix gammée de la mairie furent décrochés et jetés dans la rue. Un conseil municipal provisoire se constitua sous la direction d’Adolphe Eisenecker.
L’une de ses premières décisions fut le changement de dénomination de plusieurs rues en mémoire du jour de la Libération.
Après un premier contingent américain, d’autres troupes arrivèrent au village le 11 décembre.
Quantité de camions encombrèrent la place du Chapitre, endommageant au passage une douzaine d’arbres de l’allée.
Nouvelle frayeur en janvier 1945 : les Allemands avaient lancé une contre-offensive.
Les Alliés décidèrent de tenir coûte que coûte le front de la Moder.
Des soldats américains prirent leur quartier à Neuwiller. La buanderie du château servit de P.C.
Le Ferienheim, les salles de classe et la cour du Chapitre grouillaient de militaires.
Les derniers Américains quittèrent la commune le 19 mars 1945, en laissant derrière eux une drôle d’habitude : mâcher une gomme qu’ils appelaient chewing-gum.
Commune de Neuwiller
Canon anti-aérien allemand de 88mm utilisé comme canon antichar
Mercredi 22 Novembre 1944
La libération de Neuwiller par la 2ème Division Blindée du Général LECLERC
Témoignage
Le délachement du Capitaine Compagnon de la 2e DB qui a quitté La Petite Pierre à 7h15, précédé d’un peloton de Spahis, passe Weiterswiller mais vient se heurter à une très vive résistance allemande.
Il y est arrêté plus d’une heure par le feu de 2 canons anti-chars PAK88 {Panzerabwerhkanone) et 2 canons de 20 mm jumelés automatiques montés au cours de la nuit du 21 au 22 novembre 1944 à la sortie de Neuwiller, près du croisement Route de La Petite Pierre-Route de Weiterswillerr et dirigés en direction de Weiterswiller, ce qui rendait impossible toute progression.
Dés le début de l’engagement un véhicule blindé de reconnaissance est touché et coûtera la vie au chargeur Gilbert Spostlo à 50m au nord du chemin Dengelberg.
Le véhicule blindé recouvert de sang restera plusieurs jours sur le côté du CD 14.
Un violent tir de contre batterie est aussitôt déclenché par le peloton de morucr de l’aspirant Lecornu.
Bien dirigé il porte plusieurs coups au but sur la batterie ennemie donl le feu cesse immédiatement.
D’autre part le détachement Lenoir signale par radio qu’il a débordé (par la Route d’ingwillcr) et se trouve dans Neuwiller, il est 9h30.
Le groupement du Capitaine Compagnon et du Lieutenant Colonel Rouvillois s’engouffre sur la Roule de Steinbourg ou il détruit un long convoi de véhicules et s’empare du pont du canal de la Marne au Rhin avant qu’il ne saute. Il est 11 heures.
Raymond HESCHUNG
– Carnet de Roule du Lieutenant Colonel Rouvillois
– Vécu personnel
Canon anti-aérien allemand de 20 mm sur affut motorisé
La 2e DB- Général Leclerc – En France – combats et combattants – 1945
La charge
.Le 21, Quiliquini repart à toute allure, direction Mittelbronn-Phalsbourg, face au centre de la position allemande, dont il a pu jauger sur les photos la solidité : elle comporte deux systèmes complets, un à hauteur de Mittelbronn, l’autre derrière Phalsbourg, chacun avec un fossé antichars continu couvert par deux réseaux de tranchées, boyaux, postes de guet, emplacements d’armes. Sur la deuxième position, l’ennemi a coulé du béton.
La charge enlève le premier système de tranchées. Les chars dévalent à contre-pente, traversent Mittelbronn, prennent sous leur feu le fossé. On peut voir encore le char Bourg-la-Reine tombé en pointe devant Phalsbourg, et, à l’ouest de Mittelbronn, au faîte du grand glacis qui offre au défenseur un si formidable champ de tir, mais qu’ils avaient tout entier traversé, les tombes de ceux du I/R.M.T., que les gens du village entretiennent pieusement.
Là fut tué le premier officier qui au début de 1943, aux confins tunisiens, s’était présenté pour la rejoindre à la colonne Leclerc arrivant du Tchad : le capitaine Boussion.
Le général Bruhn, qui commande la 553e Division de Volksgrenadiers et qui a décroché ce qu’il a pu de la région de Blamont, est hypnotisé par cette charge. Il ne songe plus qu’à garnir ses défenses et à y faire face : il doit tenir sur place, devant Saverne, et il sait ce que signifie cet ordre. Il n’aura plus la liberté d’esprit nécessaire pour regarder au nord ni au sud et il concentrera tout son matériel, qui est encore important, autour de Phalsbourg.
Au sud, on l’a vu, c’est Dabo.
Au nord, Rouvillois donne à son mouvement une ampleur accrue. Il abandonne délibérément, et d’accord avec le Général, l’axe A : par Siviller et Petersbach il se présente devant la Petite-Pierre.
Ce trajet le mène sur les arrières d’autres unités ennemies, celles qui depuis Morhange refluaient devant le XIIe Corps américain : 361e Volksgrenadiers et 11e Panzer. Le commandement allemand essaie de les rameuter, de raccrocher en hâte un dispositif au nord de Sarrebourg : Rouvillois tombe sur des artilleurs qui se mettent en batterie. Il commence son carnage qui englobe tant d’unités diverses, de services et d’Etats-Majors que notre Deuxième Bureau renonce à les démêler.
Le défilé de la Petite-Pierre, le village qui face à la France montre ses pittoresques mais difficiles escarpements, est fortement tenu.
On fait donner le canon : pendant que les fusants s’étalent sur le paysage, les chars de Compagnon forcent la place.
Le groupement va y passer la nuit.
Demain il repartira, débouchera au matin dans la plaine.
Une pointe poussée sur Bouxwiller y fera un carnage, mais le gros s’infléchira plein sud.
Encore un dur morceau à Neuviller, un convoi annihilé à Steinbourg.
La pince se fermera vers le point assigné.
(La 2e DB- Général Leclerc – En France – combats et combattants – 1945)
J.M.O. – 12e Régiment de Cuirassiers
RÔLE DU 2ème ESCADRON DANS LA BATAILLE DES VOSGES ET DE STRASBOURG
(Extrait)
Nous sommes maintenant sur le versant des Vosges descendant vers l’Alsace.
Pour le 22, l’intention du Colonel est :
– après avoir fait sauter le bouchon de la Ferme des Juifs, indiqué sur une carte trouvée sur un officier allemand dans le Sud du village,
– de foncer sur Weiterswiller, et de là, mettre la main sur le carrefour de Dettwiller et sur le pont du canal au Sud de Steinbourg.
22 Novembre 1944.
À 08H30, le détachement COMPAGNON débouche de La Petite Pierre, précédé par un peloton de spahis jusqu’à Weiterswiller sans rencontrer aucune résistance, mais en remarquant des traces fraîches de chenilles sur les chemins afférents la grande route.
Weiterswiller traversé, nettoyé, la progression reprend en direction de Neuwiller.
La progression se révélant impossible par la route, la Section LUCCHESI tente de déborder par la gauche dans le bois de Niedermaler.
Le peloton de mortiers et le Peloton PERRIER l’appuient de leurs feux.
Le peloton de mortiers LECORNU réussit un tir ajusté sur les pièces d’artillerie de campagne allemandes. Un des H.T. mortiers s’embourbe.
Le Lieutenant PERRlER essaie de le faire tirer, opération difficile en raison du feu ennemi.
Le chargeur ESPOSITO, descendu pour accrocher le câble de remorque, est blessé mortellement par un éclat d’obus et emmené sur Weiterswiller.
La progression peut alors reprendre, la résistance ayant été largement débordée par le détachement LENOIR.
Le détachement BHIOT, reçoit l’ordre de se reporter à La Petite Pierre à 08H30 ; dès l’arrivée à La Petite Pierre, il va falloir suivre le sous-groupement sur l’axe Petite Pierre – Weiterswiller.
La mission suivante lui est confiée : déboucher largement la position de Saverne, couper la route de Saverne à Strasbourg et s’emparer des ponts sur le canal de la Marne au Rhin à Dettwiller ; itinéraire de marche : Weiterswiller, Bouxwiller, Riedheim, Lantzheim, Gottesheim, Dettwiller.
Ce mouvement s’effectue avec grande rapidité. Débuté à 09H30, il sera terminé à midi ; l’ennemi a été rencontré à Bouxwiller, Prinzheim, Gottesheim et Dettwiller. Son attitude révèle une surprise totale (colonnes interceptées, résistances insuffisantes mises en place).
Le résultat obtenu est le suivant :
un nombreux matériel automobile et hippomobile est anéanti ou capturé, 800 prisonniers sont totalisés en fin de journée, les tués ennemis et blessés sont nombreux mais difficiles à évaluer.
Un char ami : le CAEN, est resté embourbé à Prinzheim, avec les embrayages hors service.
Devant Dettwilier, le cuirassier CARRASCO est blessé au ventre. La liaison est prise avec le Colonel ROUVILLOIS à 12H30.
Le PC du détachement est à la Rathaus.
Jusqu’à Dettwiller, l’organisation du détachement était la suivante :
– une patrouille d’axe, chef de patrouille : COQUELET avec le DJEMILA char de tête, et le CAEN.
– 2 H.T. d’infanterie, dont celui du S/Lieutenant NABARHA, muni de radio, et un char 105 ILE DE SEIN.
Le lendemain matin à 07H45, le détachement part en avant-garde sur Strasbourg.
Axe de marche : Dettwiller – Hochtelden – Schwindratzheim – Mommenheim – Brumath – Vendenheim – Schiltigheim – Strasbourg ;
la progression s’effectue encore plus rapidement que la veille : 30 km sont parcourus en 2 heures.
La résistance ennemie manifeste l’état de confusion d’une troupe mal renseignée :
– les éléments légers à Hochfelden – Mommenheim, où le char de tête fait sauter une mine sans dommage ;
– Brumath où les ponts sont trouvés inoccupés et où une colonne ennemie s’enfuit vers Haguenau, sont dépassés ou anéantis sans que la colonne marque le moindre arrêt.
La résistance s’intensifie à partir du carrefour de la transversale Mommenheim – Reichstett, sur le petit pont de la Souffelden, des tranchées plus ou moins occupées serpentent à droite et à gauche de l’axe.
La crête dominant le fort est légèrement occupée ; des tirs de 105 (ILE DE SEIN et ORAN), des tirs de mitrailleuses, créent chez l’ennemi un désir général de repli, qui ne tarde pas à se manifester par une colonne mixte hippomobile qui s’enfuit vers l’Est par Souffelweyersheim.
Elle est prise à partie par nos feux conjugués (canons de 75, mitrailleuses) ; deux fantassins blessés, un autre est tué.
La marche en avant est immédiatement reprise, l’arrêt a duré un quart d’heure.
Le gros de l’avant-garde n’a pas eu le temps de s’engager.
Jusqu’à Schiltigheim, la colonne passe sans s’ arrêter au milieu d’allemands s’aplatissant dans les fossés, dans les trous creusés le long des bas côtés de la route, ou même contrefaisant les morts.
Les chars tirent en marchant de Schiltigheim à Strasbourg, aucun incident.
Le premier pont sur un bras de l’Ill est franchi, non sauté ; puis c’est la traversée de la ville sous la direction d’un civil, qui amène la colonne droit au Rhin et au Pont de Kehl.
Les chars tombent sur toute une circulation ennemie (camions de troupes, voitures d’officiers, soldats à pied).
Sur les trottoirs, tout ce monde manifeste un ahurissement général. Il faut aller vite.
Les mitrailleuses agissent, de temps en temps un coup de 75 ajusté, sanctionne la fuite d’un véhicule dont le chauffeur n’a pas compris, ou peut-être, désire de ne pas comprendre.
Le half-track et les chars de tête arrivent au pont sur le Petit Rhin ; la patrouille d’axe, le gros du détachement, un moment très étendus en profondeur, rejoignent.
Il est 10H15. Une colonne de plus de 200 véhicules ennemis, un grand nombre d’ambulances remplies de représentant indemnes des diverses armes de la Wehrmacht est contrainte de faire demi-tour sous les balles du char DJEMILA.
Le tireur BALEYTE stoppe toute la circulation sur la voie ferrée en éventrant une locomotive d’un coup de son 75.
Le pont sur le Petit Rhin ne peut être franchi, son axe est défendu par un canon antichars difficile à atteindre.
Le détachement LENOIR rejoint vers 11H30. Un tir de canon automoteur de 105 est déclenché sur la région au delà du Petit Rhin, la progression ne pourra être reprise que vers 3 heures de l’après-midi, lorsque les autres détachements du Sous-Groupement ROUVILLOIS entament une poussée concomitante vers le Pont de Kehl.
Une première réaction de l’ennemi s’était fait sentir par un essai de mise en batterie sur le flanc gauche et Nord de la colonne, de 7 canons antichars ; les servants sont dispersés par le feu de nos chars.
Le chef du char PAIMPOL, Maréchal des Logis SALAÜN, avait le premier, dépisté l’activité ennemie et, avec sang froid, déclenché un feu violent.
L’organisation de l’avant garde était la suivante :
patrouille de tête, dans l’ordre :
– char EVREUX, M.d.L. GELIS,
– half-track d’infanterie du S/Lieutenant NABARRA,
– char DJEMILA du S/Lieutenant COQUELET,
– le deuxième half-track d’infanterie.
Derrière la patrouille de tête, le char LISIEUX du Lieutenant BRIOT, commandant l’avant garde, puis le gros du détachement comprenant les half-tracks restants de la section d’infanterie entre-mêlés avec les chars ROUEN – ORAN – CHERBOURG – St DENIS II – ILE DE SEIN qui avaient quitté le détachement au cours de la traversée de la ville.
À 3 heures de l’après-midi, le détachement reçoit l’ordre de continuer sa progression vers le Rhin, rendue désormais possible par la destruction, à coups de mortiers, de l’arme antichars défendant le Petit Rhin.
Le but de la mission est de refouler l’ennemi au delà du fleuve, tout en portant assistance au détachement COMPAGNON en pointe, et sévèrement accroché par des tirailleurs armés de bazookas, et qui défendent le terrain maison par maison.
Une patrouille mixte char-infanterie est portée en avant avec pour point à atteindre :
le premier carrefour après la voie ferrée.
Cette patrouille est commandée par le Lieutenant BESNIER, elle comprend dans l’ordre :
– char BAYEUX, M.d.L. De CARGOUET,
– char CHERBOURG (105), M.d.L.-Chef ZIMMER,
– char MEKNES, M.d.L. GALLEN,
– char SAINT DENIS II, M.d.L. BOUILLOT,
– 2 half-tracks infanterie, S/Lieutenant NABARRA.
La réaction ennemie est vive, d’autant plus que l’idée de chacun est d’atteindre le Rhin.
Le Maréchal des Logis De CARGOUET, dépassant son premier objectif, tombe frappé d’une balle en pleine tête ; le char 105 CHERBOURG le dépasse suivi immédiatement du char MEKNES, et c’ est à 50 m du Pont de Kehl que le char CHERBOURG prendra feu sous les coups de nombreux bazookas ; l’équipage est blessé, le chef de char M.d.L. ZIMMER est tué.
Le MEKNES sera également touché, mais pourra être récupéré par la suite ; deux membres de l’équipage sont blessés dont le chef de char.
Voyons maintenant l’action des détachements COMPAGNON et LENOIR.
Le 22 Novembre, après la chute de la résistance, le détachement LENOIR et le détachement COMPAGNON se retrouvent dans Neuwiller. Le détachement LENOIR passe en tête.
L’Adjudant chef WEISS a été dans la nuit affecté à l’escadron, il a rejoint le Peloton CORAP à l’aube à Lhor, et en a pris le commandement.
Le Chef De CARGOUET, rendu disponible par la destruction du PARIS II, remplace le Chef OLLERO sur le BAYEUX, et passe ainsi chef de patrouille de tête du peloton.
La progression reprend en direction de Dossenheim (traversé rapidement) puis de Steinbourg ; de légères résistances devant Steinbourg sont culbutées.
Steinbourg traversé, la déroute est mise dans un important convoi automobile par la patrouille de tête (DIEPPE et BAYEUX). Le pont du canal trouvé libre, est passé. La lisière des bois de la Faisanderie est nettoyée, et vers 11H15, le BAYEUX (Chef De CARGOUET) au carrefour de l’auberge, prend contact avec les chars du 12e R.C.A. venant du Sud (Sous-Groupement MASSU).
Toute l’après-midi le détachement LENOIR occupe ce carrefour, puis vers 15H30, rejoint Dettwiller où se trouve le détachement BRIOT et en occupe la partie Sud durant la nuit.
Pendant ce temps, le détachement COMPAGNON longe le canal en direction de Saverne, la route étant complètement bouleversée par les bombardements d’aviation américaine sur l’usine de Zornhoff.
Il vient alors occuper le canal de Steinbourg. Les Allemands refluent de toutes parts.
L’ensemble du sous-groupement fait alors près de 500 prisonniers.
Vers 17H00, le détachement COMPAGNON part sur Dettwiller et Wilwisheim.
Le bilan de la journée du 22 s’établit ainsi :
– perte des cuirassiers : ESPOSITO tué, CARASCO blessé par une balle au ventre.
– Le char NORMANDIE resté embourbé près de Obersoultzbach sera dépanné dans la nuit par le Recovery de l’escadron.
Durant ce dépannage, quatre voitures allemandes seront détruites et les occupants tués par l’équipe de dépannage.
– Le char CAEN reste en panne d’embrayage à Prinzheim.
– Le Char RENNES II reste en panne de moteur à Steinbourg.
Le 23 Novembre, jusqu’à 09H30, heure de l’entrée à Strasbourg, les détachements LENOIR et COMPAGNON suivent la charge du détachement BRIOT. Le détachement LENOIR est engagé derrière le détachement BRlOT en direction du Pont de Kehl où il détruit six canons antichars, comme il est relaté plus haut, puis vers 16H00, il vient se placer en protection du pont du Petit Rhin, prés du Bassin du Commerce.
Pendant ce temps, il faut signaler pour le Peloton WEISS, la part prise par le char BAYEUX de la patrouille BESNIER, en direction du Pont de Kehl, où le Chef De CARGOUET est tué.
NEUWILLER-LES-SAVERNE