80ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION
CÉRÉMONIES et COMMÉMORATIONS 2024
ALSACE
Dimanche 23 juin 2024
BREUSCHWICKERSHEIM
INAUGURATION
Inauguration de la Stèle le 23 juin 2024
Discours de Madame DORIS TERNOY
Maire de Breuschwickersheim
Mesdames et messieurs, bonjour à tous.
Je vous remercie de votre présence pour l’inauguration de notre borne commémorative du Serment de Koufra, 79 ans et 7 mois après le passage de la 2ème Division Blindée qui a permis ce jeudi 23 novembre 1944 la libération de notre village, quelques heures avant celle de Strasbourg.
Mais permettez-moi d’abord de saluer nos invités et autorités présentes qui sont ici, aujourd’hui, nombreuses, avec nous :
Madame ELSA SCHALCK Sénatrice du Bas-Rhin
Madame Catherine GRAEF-ECKERT, Vice-Présidente de la Collectivité européenne d’Alsace représentant le président Frédéric BIERRY
Madame PIA IMBS Présidente de l’Eurométropole et maire de la commune de HOLTZHEIM
Mesdames et Messieurs les Maires ou représentants les communes de LAMPERTHEIM, OBERHAUSBERGEN, MITTELHAUSBERGEN, OBERSCHAFFOLSHEIM, KOLBSHEIM, OSTHOFFEN, ITTENHEIM et HANDSCHUHEIM
Monsieur le Général Jean Paul MICHEL représentant de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque
Monsieur le chef d’escadrons LEHOT de la 2ème BB, unité héritière de la 2è DB et représentant le général Ludovic Pinon
Mesdames et Messieurs représentants les forces de l’ordre ainsi que le corps des sapeurs-pompiers
Mesdames et messieurs membres de L’HARMONIE SIRENE de BREUSCHWICKERSHEIM
Les associations patriotiques et représentations du Souvenirs Français, le groupement des véhicules militaires toutes époques et amis de la 2è DB
Mesdames et Messieurs porte-drapeaux des différentes associations mémorielles
Mesdames et Messieurs représentants des différentes autorités en vos grades et qualités.
Mesdames et Messieurs chers habitants de BREUSCWICKERSHEIM, sans oublier notre Conseil Municipal des Jeunes ainsi que nos chers enfants et leurs institutrices. Ils sont là nombreux pour marquer avec nous ce passage de flambeau et participer à notre devoir de mémoire.
Aujourd’hui, nous nous réunissons en effet pour célébrer un moment historique, une page indélébile dans les annales de la liberté et de la résistance. Nous inaugurons cette borne de Koufra, un symbole vibrant de la détermination et du courage qui ont marqué l’histoire de la France Libre.
Koufra est situé à l’Est de la LYBIE, le Colonel LECLERC après une audacieuse manœuvre qui force l’admiration et le respect, il fait croire à son adversaire qu’il dispose d’une force armée bien supérieure aux occupants du fort et prend possession de l’oasis de Koufra le 1er mars 1941. Le deux mars , il prononce devant ses hommes ce serment devenu célèbre :
« Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg »
Aujourd’hui, nous nous rappelons ces mots empreints de bravoure, prononcés par le colonel Leclerc il y a 83 ans et de cette promesse réalisée il y a 79 ans par ses hommes qui l’ont suivi durant plus de 3 ans.
Notre borne nous relira désormais avec toutes celles disséminées sur la Voie de la 2è DB, partant des plages normandes d’UTAH BEACH à St Martin de Varreville où a débarqué la 2è DB le 1er août 1944, jusqu’aux rives du Rhin quatre mois plus tard. Soit environ, à ce jour 200 bornes et notre borne nous indique que nous sommes à 1108 km d’UTAH BEACH.
Cette borne n’est pas simplement un monument, mais un lien tangible avec notre passé, rappelant la grandeur qui peut émerger de l’adversité. Elle nous exhorte à ne jamais oublier les sacrifices consentis pour préserver nos valeurs fondamentales et notre liberté.
Que cette borne de Koufra soit une source d’inspiration pour les générations futures, en les incitant à défendre avec ferveur les principes qui ont guidé ceux qui nous ont précédés.
Mais donnons d’abord la parole à nos concitoyens qui ont vécu et vu l’arrivée de la 2ème DB en cette matinée du 23 novembre 1944, peu après 9 heures.
Marcel KUHN avait 13 ans à l’époque et il raconte ses souvenirs ainsi : les Français sont arrivés par la rue d’Ittenheim. Mais le premier qui les as vus c’était mon père qui les a rencontrés sur les hauteurs d’Ittenheim. Ils étaient arrêtés sur la butte. Lui, il était parti à vélo à Ittenheim pour chercher ses médicaments à la pharmacie mais, arrivé là-haut sur la butte, des soldats lui ont fait faire demi-tour en lui disant que ce n’était pas le moment et de rentrer chez lui. Alors, il est rentré et nous a dit « je ne sais pas ce qui se passe là-haut mais il y a plein de soldats avec de drôles de véhicules ».
Alors on a foncé en vitesse voir ça. Il y avait le Matthis, on était tous là quand ils sont arrivés et qu’ils descendaient la rue. Il était à peu près 9 heures puisqu’ils ont bloqué le tramway de 9 heures !
Alfred DIEMER, rajoute : « nous, on avait la Batteuse ce jour, une grosse machine, et tout à coup, je ne sais pas qui a dit, « il y a les français qui arrivent et les chars », alors tout le monde a laissé tomber la batteuse et a couru pour aller les voir. »
Dany SCHMIDT, neveu du restaurateur Georges SCHMIDT, patron du restaurant au lion, raconte une anecdote amusante. Il jouait dans la cour chez ses amis Georges et Michel FRANK quand ils ont vu débouler les blindés de la 2èDB et qui ont fait une halte au restaurant au Lion pour y boire un coup. Parvenus à la cave, ils ont trouvé un portrait d’Hitler qu’ils ont emporté en guise de trophée pour l’accrocher à l’arrière de leur char quand ils sont repartis.
Marcel KUHN rajoute : « Les premiers qui sont venus d’Ittenheim, c’étaient les troupes de reconnaissance, ils nous ont demandé s’il y avait des Allemands dans le village. On leur a dit que non et on leur a expliqué que les plus proches étaient sur le terrain d’aviation et à Wolfisheim ; mais ça ils le savaient déjà et après ils ont continué leur route ».
C’est là qu’ils nous ont dit « faites attention, quand l’infanterie américaine viendra, ils tirent sur tout ce qui bouge ». Mais, quand les Américains sont arrivés dans l’après-midi, tout s’est bien passé.
L’examen des journaux de marche des unités qui composaient le groupement tactique V ainsi que ceux des sous groupement Debray-Putz montre que sur chacun des axes impartis un détachement de découverte était chargé de jalonner et de déboucher la route devant les sous groupements. L’ensemble était commandé par le capitaine Da qui a reçu l’ordre de rassembler ses hommes à Breuschwickersheim.
C’est ainsi que nous pouvons établir que c’est la 1ère Patrouille du 3ème Peloton du 3ème Escadron du 1er Régiment de Marche des Spahis Marocains qui est entrée la première dans Breuschwickersheim. Le conducteur de l’automitrailleuse de pointe, le spahi Roger MARION a tenu son journal, et voilà comment il raconte ce moment :
« À 7 heures du matin, en route pour STRASBOURG. Le temps est couvert.
Notre axe est légèrement au nord de la R.N. 4.
De MARMOUTIER, nous nous dirigeons sur LOCHWILLER, MAENNOLSHEIM, LANDERSHEIM, WOELLENHEIM, ROHR, GOUGENHEIM, DURNINGEN, KLEINFRANKENHEIM, WIWERSHEIM, STUTZHEIM.
Nettoyage de ces villages sans trop nous attarder à faire des prisonniers. Nous n’avons même pas à nous servir de nos armes.
De STUTZHEIM, nous sommes dirigés vers le Sud : HURTIGHEIM. Nous traversons la R.N. 4 à ITTENHEIM pour arriver à BREUSCHWICKERSHEIM. Dans un tournant, l’A.M. se trouve nez-à-nez avec un tramway rempli de soldats allemands qui n’ont pas l’air de nous attendre. Un vieil alsacien saute de joie, en se désarticulant comme un pantin : “Les Vrançais ! V’là les Vrançais !”. Nous ne pouvons-nous charger de cette cargaison et des autres Allemands qui sortent d’un peu partout.
Nous laissons ACHENHEIM à notre droite. À OBERSCHAEFFOLSHEIM, l’ordre nous est donné d’arrêter. Le commandement a certainement ses raisons. Les forts qui ceinturent STRASBOURG sont encore défendus.
Enfin, vers 15 heures, en route pour la dernière charge. »
Pendant le reste de la matinée, tout le sous groupement C passera par Breuschwickersheim.
En soirée de ce 23 novembre 1944, le PC du GTR (Groupement Tactique Remy) s’installe dans les locaux de la Mairie.
Le lendemain 24 novembre en plus de ce PC, le 4è escadron du 1er RMSM (Régiment de Marche des Spahis Marocains) et l’escadron de Protection divisionnaire du Lieutenant de BOISSIEU s’installent en réserve à BREUSCHWICKERSHEIM.
OUI, la 2è Division Blindée du général Leclerc a bel et bien libéré notre village lors de sa charge sur STRASBOURG et nous rendons hommage aujourd’hui à l’ensemble de la 2éme DB, à ces 1700 soldats, officiers disparus morts pour notre liberté.
Mais nous nous devons aussi nous souvenir de nos propres victimes. Notre monument aux morts nous rappelle que nous comptons 11 morts tombés sous deux uniformes, permettez-moi de les citer :
Jean LEIPP, Jean SCHAUB, Jean BERNHARDT, Michel DIEMER, Hermann DRUMMER, Jacques HOLWEG, Georges LAMBS, Jacques MERKEL, Guillaume RUFF, Michel GROSSKOST et Philippe HOLWEG
Pour notre commune qui ne comptait alors que 603 habitants, cela constitue un lourd tribut payé comme beaucoup d’autres communes en Alsace et en France. Gardons les dans notre mémoire.
Je vous remercie pour votre écoute et attention.
Vive la France !
FRIESENHEIM
Samedi 11 novembre 2024
COMMÉMORATION DE LA LIBÉRATION
INAUGURATION D’UNE PLAQUE LECLERC
A l’initiative de la mairie de Friesenheim, une plaque a été inaugurée le 11 novembre 2024 en l’honneur du général Leclerc qui a séjourné dans une maison du village en décembre 1944 après la libération de Friesenheim.
La journée a commencé par une messe dans l’église du village, suivie de la cérémonie du 11 novembre devant le monument aux morts et s’est terminée par l’inauguration de la plaque.
Les maires de Friesenheim et de Diebolsheim, de nombreux élus, des portes drapeaux et une foule nombreuse ont participé à la cérémonie.
La plaque a été inaugurée par Monsieur René Eggermann, maire de Friesenheim et Monsieur Philippe de Francqueville, petit-fils du général Leclerc.
Malgré le froid, l’accueil a été à la hauteur de la réputation des alsaciens, extrêmement chaleureux.