15 novembre 44
P.C. Leclerc 19/11/44
Ce samedi 24 septembre, la commune de Cirey-sur-Vezouze a rendu un hommage national à l’Amiral Philippe de Gaulle, qui a participé, avec la 2e Division blindée, à la libération de la ville en novembre 1944.
La bataille menée sur ce territoire a été décisive et a permis aux troupes d’aller libérer Strasbourg.
La cérémonie s’est déroulée sous la présidence d’Alain Juppé, ancien Premier ministre. Claude Chirac, Jacques Toubon, Frédéric Salat-Baroux, de nombreux élus, officiers et représentants de l’État étaient présents pour assister à l’inauguration du Square du souvenir et de l’enseigne de vaisseau Philippe de Gaulle. Ce dernier était quant à lui installé à l’hôtel des Invalides pour suivre l’événement, grâce à une retransmission vidéo en direct.
Après la prise de Badonviller et les combats des carrières de Bremenil, les Allemands décrochent.
Le 19 novembre au matin, Cirey-sur-Vezoule est conquis par les spahis du RMSM qui bousculent quelques éléments légers d’arrière-garde.
La 3e compagnie du 501e RCC commandée par le capitaine Branet rejoint ce gros bourg dans l’après-midi.
Le matériel est remis en état le lendemain.
Le colonel Debray prend le commandement du sous-groupement en remplacement du colonel de La Horie, tué aux carrières de Bremenil.
Durant la journée nous entendons le canon en direction du massif vosgien.
Les combats sont brefs mais violents.
C’est le sous-groupement Massu qui ouvre la voie vers l’Alsace en progressant sur les petites routes de montagne.
L’artillerie divisionnaire intervient efficacement sur les positions fortement tenues.
L’ennemi commence à abandonner ses lignes de défense vosgiennes.
Les automitrailleuses et les chars de Massu trouvent devant eux d’importants éléments d’artillerie hippomobiles de gros calibre ( 105 et 155 ) qui sont doublés et bousculés par les chars dans les ravins très abrupts.
Les prisonniers ne sont pris en charge par personne !
Il faut avancer rapidement, peu importe les fuyards qui ont abandonné leurs armes.
Nous emboîtons le pas, le 21 à l’aube.
La progression des chars n’est pas facile ; les routes sont sinueuses et étroites.
Nous rencontrons de nombreux véhicules hippomobiles sur les bas-côtés sans leurs chevaux et de nombreux cadavres de part et d’autre de la route.
Nous traversons entre autre Lafrimbolle, Saint-Quirin, Abreschwiller, Walscheid, Dabo et Obersteigen, premier village alsacien, pour arriver, épuisés, à la tombée de la nuit à Birkenwald.
Le général Leclerc s’installe au château et nous dans quelques granges du village.
Le 22, regroupement dans la plaine aux environs de Marmoutier ;
Le 23 au matin, les ordres sont donnés : par cinq itinéraires différents, il faut s’emparer de Strasbourg, du pont de Kehl et le passer si possible !
(Source : http://2db.forumactif.com/t2246-cirey-sur-vezouze)
Badonviller, c’était pour nous une fenêtre brusquement ouverte la perspective d’une grande route vers Cirey, doublant l’axe, jusque-là unique et surchargé de l’attaque, d’une route non minée défilant sur les arrières de l’ennemi, au plus près de cette montagne que nous voulions franchir.
Encore fallait-il la conquérir, cette route : sur 10 kilomètres on allait y voir refluer tous les éléments hâtivement repliés de l’ouest, tandis qu’au sud et à l’est l’ennemi restera plusieurs jours menaçant. Il n’était pas encore question d’« exploitation ».
Le Général, qui réserve pour cette ultime phase les groupements Langlade et Dio, fait donc appel au gros du groupement Guillebon, théori-quement « au repos » après les efforts fournis depuis Baccarat. Ce repos ne l’empêche pas d’être en deux heures sur place, de forcer de Badonviller même un difficile débouché vers le nord et de livrer le même soir à Bréménil un dur combat.
Le lendemain, toujours séparé de Morel-Deville par des forêts où fourmille l’Allemand, il prend Petitmont, Val et Châtillon, où il traverse la Vezouze.
Morel-Deville, qui a pris Parux et établi la liaison à Petitmont, voit apparaître les premières maisons de Cirey.
La journée s’avance, il faut faire vite. Résistance sporadique des armes antichars, bras levés des Volksgrenadiers terrifiés, un char qui se replie en canonnant sans succès les Sherman de tête de Martin-Siegfried. Flanquée de spahis à pied, la colonne pénètre dans la ville, coiffe le pont dans la nuit noire, sort à coups de crosse des hommes qui espéraient être tranquilles au moins jusqu’au matin : obligeamment, les corvées allemandes lui servent leur soupe toute prête et fumante. Nous voilà avec deux ponts sur la Haute-Vezouze.
Le 19 au matin, le Général est à Cirey.
Quelques efforts sont encore nécessaires, mais la porte est déjà plus qu’entr’ouverte. L’ennemi décroche sur tout le front du Corps, abandonne la Vor- Vogesenstellung pour garnir la ligne des Vosges.
Il faut à tout prix maintenant le prendre de vitesse : l’instant approche pour lequel tout jusque-là a été mis en œuvre, le difficile moment du lâcher.
(La 2e DB- Général Leclerc – En France – combats et combattants – 1945)
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