HABLAINVILLE & GÉLACOURT (Meurthe & Moselle)


HABLAINVILLE


GÉLACOURT

Km=982

Mardi 31 octobre 1944

 

 

 

Chars du 501e RCC camouflés dans le village d’Hablainville

 

 

HABLAINVILLE 1944

Le 31 octobre, la Division passe à l’attaque sur Baccarat

Le GTV est chargé de réduire les résistances au nord de la ville.
Les objectifs sont répartis entre les sous-groupements :
– de LA HORIE, Buriville et Pettonville avec la 3e compagnie, la 2e section de la 4e compagnie et des éléments de la CHR ;
– un détachement commandé par le capitaine DEHOLLAIN comprenant la section DAVREUX est chargé de s’emparer de Vaxainville et Vacqueville ;
– le S/GT CANTAREL comprenant la 1e compagnie, les 1e et 3e sections de la 4e compagnie et la section MICHAUT de la CEM a pour objectif Brouville et Merviller. Le S/GT PUTZ avec la 2e compagnie est en réserve du GTV.

Le groupe franc de la 3e compagnie, commandé par le sous-lieutenant de LA FOUCHARDIERE s’empare de Buriville tandis qu’à la suite d’une erreur d’orientation, la 3e compagnie attaque Hablainville où tombent le caporal-chef Ernest PESCHEK et le chasseur Roland PALFRAY.

A la tombée du jour, le détachement DEHOLLAIN se présente devant Vacqueville où 3 de ses 5 chars sont touchés (Uskub, La Malmaison, Les Eparges) sans perte humaine. Le village sera pris le lendemain.

Au S/GT CANTAREL, les objectifs sont également atteints au prix de la destruction du Marignan de la 4e compagnie et de la mort du Lieutenant de GAVARDIE, des chasseurs Pierre RINGENBACH et Henri LEHMAN (CEM). A Merviller, le Harstadt (1e compagnie) est détruit, le caporal-chef Francis JUGE et les chasseurs Edmond BARATCHAR (1eCie) et Maurice LAMBERT (CEM) sont tués.
Le 1er novembre, le S/GT PUTZ est chargé d’exploiter les succès de la veille. Il doit prendre Mignéville et établir une tête de pont sur la Blette. Le village est pris avec la complicité du brouillard mais en traversant Hablainville, Le Moskowa est perdu et le sergent-chef Robert BOCCARDO et le caporal Louis FLEURET sont tués.

(Source: Association Nationale des Anciens du 501e RCC -10/2014)

ATTAQUE AU NORD-OUEST DE BACCARAT

Lundi 30 octobre. Démarrage à 7 heures. Nous traversons Saint-Pierremont, Vathiménil, arrivons à Chenevières, où le sous-groupement La Horie se rassemble. II comprend la 9e compagnie du III/RMT, la 3e compagnie du 501e R.C.C., deux pelotons de spahis du capitaine Lucien, un peloton de tanks destroyers, deux mortiers de 81, une section de chars légers, une section du génie.
Constitution de trois détachements :
Ier détachement, capitaine Branet : section Moreno de la 9; 3e section de chars moyens;
2e détachement, capitaine Dronne : section Chabrié de la 9; section de chars Bénard, un mortier de 81 ;
3e détachement, capitaine Dehollain avec le lieutenant Granell comme adjoint; section Campos, de la 9e; section de chars Davreux.
Dans l’opération d’ensemble, le sous-groupement La Horie, flanqué à sa droite et à sa gauche par les sous-groupements Cantarel et Putz, contournera Hablainville et ira border la Verdurette entre Pettonville et Merviller. Ensuite, il poussera vers Vacqueville.
Reiter ne sera pas dans le coup, il vient de rentrer de l’hôpital. Malade, atteint d’une forte fièvre, il a fallu Pévacuer sur la compagnie médicale.
Nous attaquerons demain matin.

MARDI 31 OCTOBRE

Réveil; il fait encore nuit. La section du génie est déjà partie, elle va occuper Buriville à la lisière nord-est de la forêt de Mondon et déminer l’itinéraire que nous allons suivre.
La colonne s’ébranle à 7 h 30. Dans l’ordre : la section de chars légers; détachement Branet; détachement Dronne; détachement Dehollain; spahis et restant génie. Il fait sombre et brumeux; un temps idéal pour une manœuvre de surprise.
Les détachements Branet et Dronne contourneront Hablainville par le nord. Le premier foncera sur Pettonville, le second sur Vexainville. Ils chercheront un passage sur la Verdurette, un ruisseau aux rives boueuses que les pluies ont transformé en petite rivière difficile à franchir. Le sous-groupement Cantarel passera au sud d’Hablainville, dont Massu a reçu mission de s’emparer.
Traversée pénible de la forêt de Mondon par le chemin de Bénaménil, puis par la tranchée des loups, qui heureusement ont été aménagés par le génie américain. Débouché à 8 h 30 comme prévu. Burivîlle est vide. La section du génie nous y attend, Nous sommes favorisés par un temps ouaté. Les Allemands ne se sont aperçus de rien.

L’IMPROMPTU D’HABLAINVILLE

Au départ de Buriville, les chars légers et les détachements Branet et Dronne empruntent un chemin de terre en direction d’Hablainville. Ils le quittent pour contourner le village, conformément à leur mission. Maintenant, les Allemands ont été alertés. Ils nous canonnent généreusement. Il faut manœuvrer à défilement de crête pour ne pas se faire démolir. Le terrain est assez tourmenté et très gras. Nous avançons péniblement. Les chars légers et Branet foncent sur un gros village. Je suis, sans vérifier, soucieux avant tout de manœuvrer à défilement des vues et des coups. Le patelin est fortement tenu, les Allemands se défendent rageusement, la section Moreno se bat en voiture et à pied, à la mitraillette et à la grenade. L’artillerie allemande tire dans le tas, à la fois sur les assaillants et sur les défenseurs.

Il faut prêter main-forte au détachement Branet, qui est sévèrement accroché. Je me déploie à sa droite. Chars et half-tracks s’enfoncent dans le terrain boueux. Les obus aussi, de sorte qu’ils explosent dans le sol, ce qui nuit grandement à leur efficacité. Nous avançons péniblement et arrivons dans un champ de mines. Le half-track du chef de section, en tête comme il se doit, saute sur une saloperie de « Riegelmine ». Pas de victimes, mais le blindé est bon pour la réforme.
Pour augmenter la confusion, le détachement Dehollain arrive à son tour. Comme tout le monde, il a suivi Branet. 11 renforce heureusement nos troupes, qui terminent le nettoyage.

La bataille s’achève. Je pars à la recherche du cours d’eau et du fameux pont. Pas de ruisseau. Et pas de pont. Je réalise que nous nous sommes trompés de village, que nous sommes à Hablainville. Sur ces entrefaites, survient le commandant La Horie, le chef du sous-groupement.

Il est aux environs de 10 heures. La Horie expédie illico le détachement Branet sur Pettonville, à moins de deux kilomètres au nord, là où passe la fameuse Verdurette et où il y a un pont. Il envoie Dehollain sur Vaxainville, où il y a un autre pont. Je reçois l’ordre de rester à Hablainville et d’y attendre Massu.

Nous pourchassons les derniers Allemands. Nous avons ramassé quelques dizaines de prisonniers. J’ai à peine le temps de les interroger. Des cadavres de soldats allemands gisent, épars. Nous subissons toujours des tirs d’artillerie; les obus pleuvent dru. Nous recevons aussi de ces saloperies d’orgues de Staline que des Allemands ont baptisées Nebel-werfer, qui font un boucan de tous les diables. Quelques maisons commencent à cramer. L’incendie se communique à l’église.

(Raymond DRONNE-Carnets d’un croisé de la France Libre)

 

 

HABLAINVILLE - GÉLACOURT INFOS

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne d’Hablainville se situe rue du Mont, sur la voie de la 2 e DB ;
celle de Gélacourt au pied de l’église, en face de la mairie, en bordure de la Grande rue.

 

 

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