Histoire de la 2ème Division Blindée

 

La DEUXIÈME DIVISION BLINDÉE, une histoire unique dans l’histoire de l’Armée Française

La page écrite par la 2ème D.B. est unique dans l’histoire de l’Armée Française

 LA CAMPAGNE D’AFRIQUE

« Nous jurons de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg. »

2 mars 1941, Serment de Koufra

Après la défaite des armées françaises en juin 1940, peu d’unités militaires stationnées en Angleterre rejoindront la France Libre répondant à l’appel du Général de Gaulle du 18 juin 1940…
Et même l’Afrique Équatoriale Française hésite à rejoindre la France Libre.

Or le Général a un besoin crucial de cette base territoriale française qui lui manque.
Il décide d’y envoyer le jeune Commandant puis Colonel Leclerc.
Par un coup de main audacieux, lancé sur Douala à partir du Cameroun britannique, Leclerc obtient le ralliement du Cameroun sous mandat français et celui du Gabon. Le Tchad a précédé ce ralliement et le Congo français lui emboîtera le pas.

De Gaulle confie alors à Leclerc le commandement militaire du Tchad et lui prescrit d’agir offensivement en Libye dans deux directions :
Koufra à l’Est et le Fezzan à l’Ouest, en coopération avec les forces britanniques d’Egypte et du Soudan.

Leclerc entreprend son raid vers la célèbre oasis de Koufra avec deux cents hommes, de vieux camions et un canon. Le pari est de taille. Koufra est perdue dans le désert et ils vont devoir affronter 1000 kms de pistes ensablées, mal tracées et souvent impraticables. « Cette entreprise est une folie, aucun de nous n’en reviendra » dit alors l’un de ceux qui comptera au nombre de ses plus fidèles subordonnés.
Mais la volonté et le charisme de Leclerc triomphent en trois mois de la distance, du sable, du vent, de la météo, de l’absence de cartes, de la vétusté des véhicules, de la pénurie de carburant et de pneus…

Koufra, symbole de la victoire de Mussolini, tombe le 1er mars 1941 et, dans la citadelle conquise, un chef heureux prononce devant ses hommes le serment devenu célèbre : « Nous sommes en marche. Nous ne nous arrêterons que lorsque le drapeau français flottera sur la cathédrale de Strasbourg. »

Revenu à Fort-Lamy, il prépare l’attaque du Fezzan.

Du 28 février au 8 mars 1942, les oasis fortifiées tombent les unes après les autres. Nommé à la tête de l’ensemble des forces de l’Afrique française libre en avril, il déclenche en décembre l’attaque définitive du Fezzan dans le but de faire jonction avec la 8ème Armée britannique partie d’El Alamein, commandée par Montgomery. Oum-el-Araneb, objectif principal, est débordé le 1er janvier 1943 et capitule trois jours plus tard.

La « Colonne Leclerc » rejoint Montgomery le 26 janvier et continue le combat au sein de la 8ème Armée, marchant victorieusement vers Tunis, avec un peu moins de 5000 hommes, 4778 exactement, 801 véhicules et l’appui de 18 avions, la Colonne L, devenu la Force L de Tripoli à Tunis, a conquis le Fezzan et la Tripolitaine.

Avec la reddition de l’Afrika Korps le 12 mai 1943, on peut alors considérer que s’achève la campagne d’Afrique.

NAISSANCE DE LA 2EME D.B.

La force L devient la 2ème Division de la France Libre, accueillant encore et toujours de nouveaux volontaires et de nouvelles unités.

Le Général de Gaulle annonce fin juin 1943 que, dans le cadre de la reconstitution d’une armée modernisée, la 2ème DFL va devenir Division Blindée.

A 60 kms de Casablanca, dans la forêt de Temara, les Liberty Ships apportent tout le matériel américain nécessaire à l’équipement d’une division blindée. Des les premiers jours de cette installation au Maroc, Leclerc cherche à compléter sa division.
De nombreux régiments, compagnies, batteries et corps de multiples horizons fusionnent, se dédoublent, s’organisent et rallient la 2ème Division Blindée, née très officiellement en septembre 1943.

4-000 hommes de la colonne Leclerc, 10 000 combattants des unîtes de I armée de l’armistice en Afrique du Nord et 3000 jeunes engagés, évadés
de France par l’Espagne depuis novembre 1942, vont réussir un amalgame parfait.

La diversité des éléments, les expériences différentes du combat, confèrent à cette division de remarquables qualités de souplesse, d’imagination et d’initiative en même temps qu’une solidarité observée à tous les échelons du commandement.

On y rencontre même 33 femmes du groupe Rochambeau, surnommées les Rochambelles et 9 Marinettes qui deviennent les ambulancières-infirmières-anges gardiens-confidentes de ces combattants pour la liberté animés de « l’esprit Leclerc ».


LA CONQUÊTE DE L’EUROPE

En Angleterre, la division termine son entraînement.
Le 21 juin 1944, les hommes et femmes reçoivent leur insigne individuel.
Le 3 juillet, plusieurs régiments reçoivent drapeau ou étendard.

Fin juillet, la division est prête à prendre part aux opérations en Normandie dans le cadre de la 3ème Armée américaine aux ordres du Général Patton, plus particulièrement du XVème Corps du Général Haislip.

Leclerc et ses hommes sont impatients de partir…


La 2ème D.B. débarque le 1er août 44 sur la plage d’Utah Beach, conquise le 6 juin, et connaîtra son véritable baptême du feu le 6 août 44.

Rassemblée dans la région d’Avranches, elle part le 8 en deux colonnes vers le Mans afin de couper la retraite des armées allemandes vers Paris.
Elle libère Alençon et bien d’autres villes, souhaitant prouver aux Américains qu’ils allaient devoir compter avec elle pour libérer Paris.

Le Général de Gaulle ayant obtenu du Général Eisenhower que la 2ème D.B. soit retenue pour délivrer Paris, Leclerc, qui a déjà pris toutes les dispositions, en particulier en envoyant le détachement Guillebon en précurseur, lance la division vers la capitale le 22 août au soir.

La course contre la montre commence car l’insurrection parisienne, prématurée (19 août) s’épuise et les Allemands attendent des renforts.
Le 25 août au matin, les trois groupements de la 2ème D.B. pénètrent dans Paris sous les acclamations des Français; mais les balles des Allemands incitent à la prudence. Surprise et clin d’oeil de l’Histoire, ce sont des soldats français et espagnols, dans une unité française et habillés en américains qui sont arrivés les premiers dans la capitale sous les ordres du Capitaine Dronne, propulsé sur Paris par Leclerc, place de l’Hôtel de Ville le 24, vers 21h30…

Le 25 août, le baroud d’honneur, imposé par les Allemands, qui n’ont plus rien à sauver sinon la face, est sanglant.
Le 26 reste marqué par le défilé triomphal de l’Arc de Triomphe à Notre Dame de Paris en passant par la Concorde, la rue de Rivoli et l’Hôtel de Ville. Mais le 27, les combats reprennent dans les banlieues. La Division Leclerc ne sera véritablement au repos dans la capitale que le 31 août.

Dès le 8 septembre, elle reprend la route au sein de l’armée américaine pour s’attaquer aux différentes lignes de défenses allemandes. Prise de Contrexeville et Vittel, destruction à Dompaire d’une brigade blindée arrivant tout juste d’Allemagne, franchissement de la Moselle à Châtel, débordement du col de Saverne, et enfin charge sur Strasbourg, par quatre itinéraires différents. Les blindés y pénètrent le 23 novembre 1994, à 10h du matin, précédant de quelques heures le gros de la Division. Strasbourg est libérée.

Le serment de Koufra est tenu.

Quelques spahis se chargent d’accrocher sur la cathédrale le drapeau français. La Karl Roos Platz peut reprendre son nom de place Kléber pour accueillir la prise d’armes le 26.

Le 28, la Division Leclerc repart face à une armée allemande qui semble en pleine déroute… Mais la Wehrmacht se ressaisit vite, avant d’atteindre et de libérer Colmar, au sein de la 1ère Armée française, deux mois de combats y compris en Lorraine – par un hiver glacial s’avéreront nécessaires pour achever cette campagne d’Alsace.

 

JUSQU’AU NID D’AIGLE…

La Division Leclerc est (enfin !) envoyée au repos dans la région de Châteauroux en France mais fournit cependant une aide décisive dans la libération de la poche de Royan en avril 1945.

A la fin de ce mois, Leclerc repart avec ses compagnons en Allemagne pour livrer au sein de la 7ème Armée américaine l’assaut final contre les Allemands à Berchtesgaden, le 4 mai 1945.

Le « nid d’aigle », repaire d’Hitler, sorte de refuge perché situé à 1843 m d’altitude sur le sommet du Kehlstein est conquis.

L’épopée de la 2ème D.B. s’achève officiellement le 5 mai à quelques heures de l’armistice.

« L’épopée de Leclerc, c’est pour toujours une des plus belles pages de notre Histoire. »

Général de Gaulle

La Division se rend ensuite sur les bords du lac Ammersee et participe aux ravitaillement et aux soins des déportés du camp de Dachau.
Après un hommage du Général de Gaulle et du Ministre des Armées venus les féliciter le 19 mai, c’est le retour en France.
Leclerc doit partir au Japon et se séparer de ses hommes.
Le 18 juin, il est une dernière fois à la tête de sa prestigieuse unité pour défiler sur les Champs-Elysées.

Et le 22, près de Fontainebleau, il lui fait ses adieux…

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