SAINT-CHRISTOPHE-Le-JAJOLET (Orne)


SAINT-CHRISTOPHE-le-JAJOLET
Km= 384

 

Samedi 12 août 1944

Mardi 22 août 1944

 

 

 

 

Sous-Groupement WARABIOT
Sous-Groupement LANGLADE

 

Face à 3 Panzer Division :

– La 9éme, occupant la forêt d’Ecouves,

– la 116ème, dans le secteur Ecouché, Argnetan, Sées,

– la 2ème, à l’ouest dans le secteur Carrouges, Ciral

 

 

 

NOUVEAUX ORDRES

Objectif : SÉES

 

La compagnie est en premier échelon, avec la compagnie du 501e R,C.C, du capitaine Buis ; les sections de chars moyens et de half-tracks sont jumelées.

Départ d’Alençon à 10 h 15- Arrêt en attendant que l’aviation américaine bombarde une résistance signalée vers Larré. Nous redémarrons à 11 heures.
Pas de résistance sérieuse. Nous ramassons quelques prisonniers.
Nous entrons à Sées à 13 heures.
Un instant d’arrêt sur la place principale. Accueil délirant de la population.
Nous ne nous attardons pas. Nous recevons l’ordre de foncer sur Ecouché.

Nous filons vers Saint-Christophe-le-Jajolet. En tête, le sous-lieutenant Elias et le soldat Mendez tuent 2 Allemands et en capturent une demi-douzaine. L’ennemi est surpris et résiste sporadiquement, sans entravers notre avance- La section Elias capture encore des prisonniers à Saint-Christophe, Un camion et une voiture touriste se rendent à notre Jeep, momentanément isolée ; le chauffeur et moi-même en sommes bien embarrassés.
Rapide combat au Vieux-Bourg. Une partie de l’infanterie met pied à terre, l’autre combat sur half-track. Le commandement Delpierre, du 501, est blessé au genou par une balle et s’effondre. Nous le ramassons et l’évacuons. Il est 15 heures.

La progression continue. Un de nos chars est touché, flambe et explose.
Les Panther allemands, avec leur fort blindage et leur puissant canon, surclassent nos Shermans avec leur modeste canon de 75 sans frein de bouche. Ils peuvent se payer le iuxe de les démolir en se tenant hors de leur portée.
Malgré un feu intense, le caporal-chef Bullosa part avec son groupe en éclaireurs devant les chars. La colonne quitte la route. Guidée par un résistant, un officier de réserve qui connaît bien la région, M, Denormandie, elle se glisse par de petits chemins, emprunte des itinéraires détournés, puis chemine dans le lit caillouteux d’une petite rivière, la Cance si mes souvenirs sont exacts, entre deux haies épaisses qui forment voûte et qui nous cachent aux vues, y compris aux vues aériennes. Nous pouvons ainsi nous enfoncer dans le dispositif adverse sans être décelés. Nous veillons à faire le moins de bruit possible, ce qui n’est pas commode pour une colonne blindée.
A la nuit tombante, nous sommes parvenus non loin des lisières est d’Ecouché. A quelques centaines de mètres sur notre droite, une longue File de camions et de véhicules allemands les plus divers roule sur la route, en désordre, touche à touche- Entre la route et nous, des champs de blé en faible pente, fraîchement moissonnés ; les gerbes sont en tas,

L’attaque surprise

Les voitures de notre colonne s’arrêtent et font un à droite. Soudain, tous ensemble, convenablement espacés et bien alternés, chars et half-track déboulent et foncent à toute vitesse en tirant au canon et à la mitrailleuse dans le tas. C’est un carnage- Les véhicules allemands sont détruits ou stoppés ; certains flamberont longtemps dans la nuit ; nos chars dégagent la chaussée en bousculant les carcasses sur les bas-côtés.
Dans la nuit qui tombe, une voiture blindée allemande remonte à toute vitesse le long de notre colonne en tirant. C’est un coup d’audace qui risque de nous infliger des pertes. Heureusement, l’équipage du half-track de commandement de la « Nueve » ne se laisse pas intimider. Manuel Lozano à la mitrailleuse lourde et Juan Rico à la mitrailleuse légère tirent vite et juste, malgré un feu nourri dirigé contre eux, ils mettent rapidement la voiture ennemie — qui ressemble à nos half-tracks, en plus léger — hors de combat, tuent deux Allemands et capturent le troisième.

Installation laborieuse dans la nuit : il n’est pas commode de rameuter les gens et les voitures dans un tel méli-mélo, dans l’obscurité, en limitant le bruit le plus possible, en prenant les mesures de sécurité et en préparant la reprise de la marche en avant de demain matin.

 

(Raymond DRONNE-Carnets d’un croisé de la France Libre)

Mercredi 23 août 1944 

 

J.M.O. 12e CUIRS

DIRECTION : PARIS

 

23 Août 1944.
À 01H25, arrive au G.T.D. l’ordre de se tenir prêt à partir, ce jour, pour une longue étape, à partir de 08H00.
À 08H15, un ordre préparatoire de mouvement arrive émanant du G.T.D., nous donnant le dispositif à adopter pour cette étape : Itinéraire du mouvement, l’ordre dans lequel les unités se déplaceront.

Le Groupement NOIRET va se porter dans la région de St Cyr, par l’itinéraire suivant : Tanques – Mortrée – (P.I.) – Sées – Mortagne – Longny – Les Menus – Digny – Châteauneuf-en-Thimerais – Maintenon – Épernon – Rambouillet – Saint-Cyr.
dans l’ ordre : G.T.L. – Q.G. – G.T.D. – F.T.A..
À 11H25, le G.T.D. fait savoir que le départ aura lieu vers 16H30.
À 12H50, le Colonel NOIRET donne les ordres suivants :
Le G.T.D. se portera dans la région de St Cyr en vue d’ opérations.

– I. Itinéraire pour le Régiment :

Carrefour 500 m. du N. de Tanques – Fleuré – Fleuriel – St Christophel – Jajolet – Mortrée.

– II. Point initial du Régiment :

Carrefour 500m. au N. de Tanques,
Heure de passage de la tête du 1er Escadron au point initial du Régiment : 16H30.
Point initial du G.T.D.: carrefour N 158 et I.C.19, sur la route de Mortrée.
Heure de passage de la tête du 1er Escadron, au point initial du G.T.D.: 16H45.

– III. Formation de la colonne :
1er Escadron – 2ème Escadron – P.C. avant – 3ème Escadron – 4ème Escadron – le R.B.F.M. – les T.C..
Le Régiment suit le 5e/R.M.S.M. et la C.C.R., il précède le 3ème R.A.C..

– IV. Distances: entre véhicules : 50 mètres
                          “   rames   : 500 mètres
                          “   éléments : 3 kilomètres

– V. Haltes : 10 minutes toutes les deux heures impaires (de l’heure impaire moins 10 minutes à l’heure impaire).

Grand’halte de deux heures (en principe) pour ravitaillement en carburant avant Maintenon.
Étant donné la confusion qui risque de se produire, du fait des haltes non prévues, la grand’halte au cours de laquelle se fera le ravitaillement en essence, sera confirmée par le Colonel commandant le G.T.D. (par radio).

Au reçu de cet ordre :
1 – Les véhicules serreront à 5 mètres, les rames à 100 mètres, les éléments à 300 mètres.
2 – Les T.C. des corps feront immédiatement l’échange des bidons pleins contre des bidons vides.
3 – Les camions de carburant des T.C. vides, se regrouperont par corps sur les bas côtés de la route et se feront doubler au départ la colonne par tous les autres éléments du G.T.D.
4 – Le Commandant VALLAUX rassemblera par la suite ses camions et leur fera faire leur plein, soit auprès des sections de ravitaillement divisionnaires, soit au centre de ravitaillement en essence de l’ Armée (La Hutte).
Radio : Écoute permanente du réseau de commandement du G.T.D. pendant tout le mouvement.
VII. Éclairage des véhicules : Néant, sauf pour les véhicules de liaison ayant à doubler la colonne.
VIII. Dépannage : Au cours du mouvement, par le commandant de l’E.R.3. Les véhicules en panne pourront rejoindre leurs unités à la grand’halte, avant Maintenon, sous réserve qu’aucun véhicule ne double la colonne en marche.

Service sanitaire : Le commandant de la 2/13ème Médicale, détachera une voiture sanitaire en queue de colonne du G.T.D. (derrière l’ E.R.3).

Vitesse moyenne : De jour, 35 km en 2 heures, haltes comprises.
                            De nuit, 25 km en 2 heures, haltes comprises.
                            La nuit est comptée de 22H00 à 06H00.

Jalonnement : Itinéraire jalonné à partir de Mortrée, par les soins de la Division.
                  Itinéraire jalonné par le peloton des Orienteurs du Régiment : du bivouac de Tanques à Mortrée.

XII. Serre file général du G.T.D. : Capitaine BERGER
       Serre file du Régiment : Capitaine LETELLIER
XIII. Itinéraire des T.C. : En raison de leur emplacement actuel, les T.C. rejoindront directement le Point Initial du G.T.D. par la route Nationale 158, de façon que la tête des T.C. se présente au P.I. du G.T.D. à 17H40.

BILAN DE LA JOURNÉE DU 23
Gains :          Néant
Pertes :     Matériel : – Char M 4 A2 75 CHINON, 3ème Escadron, panne mécanique pendant mouvement du 23 au 24 Août.
                             – Char M 4 A3 76 DJEMILA II, 2ème Escadron, panne mécanique pendant mouvement du 23 au 24 Août.

 

 

Saint-Christophe-le-Jajolet - Infos pratiques

 

 

 

 

Château de Sassy – QG provisoire du G.T. LANGLADE

 

 

EMPLACEMENT de la BORNE

La borne se trouve à 3 km au sud-est du bourg sur la D 745, entre le hameau Benoise et la chapelle N.-D.-de-Liesse à Montmerrei.

 

SAINT-CHRISTOPHE-LE-JAJOLET (Orne)

Informations générales

Intercommunalité : CDC DU PAYS FERTOIS ET DU BOCAGE CARROUGIEN

Pays : Alençon

 

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