MISSION PRINCIPALE
PARIS
Axe SUD
23 AOÛT 44. Rambouillet
Le Général LECLERC va plonger de l’avant, portant son attaque de deux bases écartées de 30 kilomètres et, au début, sans liaison l’une avec l’autre : Rambouillet et Arpajon.
Il poussera simultanément la vigueur et la vitesse des deux colonnes au cœur de la place, où en convergeant elles s’épauleront : après seulement elles achèveront le travail laissé en arrière.
D’Arpajon, le colonel Billotte remontera en suivant la direction générale de la grand’route d’Orléans, cherchera à droite et à gauche les chemins les plus favorables, mais ne pourra beaucoup s’en écarter sans risquer de tomber dans les pièges d’Orly et de Palaiseau.
(Note : Récit du général Billotte en bas de page)
De Rambouillet, le colonel de Langlade, passant entre les deux points d’appui de Trappes-Saint-Cyr et du plateau de Saclay, progressera par Toussus-le-Noble jusqu’à la vallée de la Bièvre, qu’il traversera vers Jouy-en-Josas pour gagner ensuite, par Villacoublay, Clamart et le pont de Sèvres.
Le colonel Dio, pour l’instant en réserve, suivra dans le sillage de Billotte tandis que Morel-Deville fera devant Trappes le maximum de volume pour y fixer l’attention.
Canon antiaérien (antichars) 88mm allemand & ses servants
Parcours de la 2e D.B. (Groupement BILLOTTE) au Sud de Paris selon les Communes attachées à la Voie et leurs environs
( Repères kilométriques approximatifs )
Km=577
Le G.T. BILLOTTE reçoit la mission la plus lourde: assurer la remontée par la route de Limours, Palaiseau, Massy et la nationale 20.
Le colonel vient alors établir son état-major le soir du 23 dans la ferme de Chaumusson, prêt pour le grand jour.
Mais Le Commandant Robin, héros de la résistance buressoise, vient à vélo l’informer de l’état des défenses ennemies lui signalant que ce secteur est très bien défendu.
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Le 24 août 1944, le groupement tactique V de la 2e division blindée commandé par le colonel Warabiot quitte Rambouillet au lever du jour et atteint Arpajon dans la matinée : le général Leclerc rencontre Jacques Chaban-Delmas (sorti clandestinement de Paris) sur la route nationale 20, en amont d'Arpajon. La commune est définitivement libérée.
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Objectif : Paris par le sud, sur l’axe de la route nationale n° 20 (Orléans-Etampes-Paris).
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L’ordre initial fixe l’axe du mouvement : Limours, Arpajon, Bourg-la-Reine, porte d’Orléans, et dans Paris, l’Observatoire, le Panthéon, le pont de la Cité, la gare de Lyon, puis Vincennes et Nogent-sur-Marne.
Avec les chefs de section, je pointe rapidement sur la carte les transversales et les principaux obstacles sur lesquels nous risquons de rencontrer des résistances organisées. J’éprouve personnellement une aversion déterminée à l’égard des grands itinéraires, qui sont toujours défendus et pris d’enfilade. Systématiquement, a priori, je renouvelle la consigne permanente : dès que nous arriverons au contact, quitter la grand’route, manœuvrer par les petites rues, ne pas se laisser fixer, déborder, se renseigner constamment auprès de la population
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Le plan initial était de suivre l’axe de la RN188 de Limours à Palaiseau de s’orienter vers Arpajon et de progresser en suivant la RN20 jusqu’à la Porte d’Orléans. Toutefois, la 2ème DB va se diviser pour la remontée vers Paris. La majeure partie des troupes se dirige vers Longjumeau tandis qu’un détachement part dans l’extrême nord-ouest du département vers Vauhallan et Massy.
Ainsi, le gros des troupes du Général Leclerc commence sa remontée vers la capitale en libérant sans trop d’opposition les communes de Forges-les-Bains, Briis-sous-Forges, Montlhéry ou encore Saulx-les-Chartreux. Les premiers accrochages pour la 2ème DB commencent à Villejust avec un convoi allemand. Ce dernier est finalement rapidement maîtrisé. Jusqu’à Longjumeau, le détachement va ainsi réduire de petits îlots de résistance allemande et faire près de 250 prisonniers.
La mission se complique ensuite vers le nord du département. Les Allemands sont mieux organisés à Massy et à Wissous où une résistance farouche est organisée. Des moyens plus importants doivent être attendus pour la libération de ces communes où de nombreux obus seront lancés pour réduire à néant l’infanterie du Reich.
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Le 24 août : arrivée à Longjumeau ; quelques coups de feu révèlent la présence de l’ennemi aux abords de Longjumeau.
Le 2ème peloton aux ordres du lieutenant Moore reçoit la mission de coiffer et de nettoyer la crête qui protège le village au sud-est.
Nous ne rencontrons que de faibles résistances de l’infanterie ennemie, en tuant quelques uns et capturant 30 prisonniers et ramassant 1 canon anti char de 37 mm et son tracteur.
Pas de pertes pour nous.
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Il est presque midi. A quelques pas de Putz, bloqué devant le Petit-Massy, Leclerc inspecte le terrain.
Il a coiffé son casque et, debout sur son scout-car, encourage, de sa canne, les tank-destroyers qui montent en ligne.
Arrivent Buis et sa 2e compagnie du 501.— Filez par la gauche, vers Massy. Peut-être pourrez-vous contourner le bouchon.
Buis déboîte, progresse vers l’ouest.
Par les petites rues qui se recoupent à angle droit, il commence à s’infiltrer. Et puis, sur sa gauche, venant du viaduc de la voie ferrée, des tirs d’antichars percutent l’asphalte, juste devant lui. Buis ne perd par de temps à manœuvrer.
Du reste, la manœuvre est impossible. Les Shermans se sont enfilés, à la suite, dans l’unique rue praticable.
Il ne reste qu’à foncer, franchir le carrefour en tirant, et en priant la chance de placer un coup au but.
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Km=556
«Mais la partie n’est pas jouée. Warabiot a eu raison des batteries de Wissous. Il se heurte aussitôt à un autre bouchon devant Rungis. Le combat reprend, confus cette fois. Rivé aux rues, de plus en plus construites, sans possibilité de déborder, il est obligé de faire front et, à chaque incident, de lancer son infanterie pour réduire barricades ou tireurs isolés retranchés dans les pavillons. La progression s’arrête, repart. S’arrête encore. Il va falloir près de deux heures pour effectuer les quatre kilomètres suivants.
Putz, au centre, n’est pas mieux loti. Il est, encore plus que Warabiot, lié à la Nationale 20. Sur sa droite, les ruelles d’Antony constituent un labyrinthe inextricable dont il lui serait impossible de se dépêtrer et qui lui réserveraient trop de mauvaises rencontres.
— Poussez, poussez, demande-t-il à Sarrazac et à Branet, avec les gestes d’un demi de mêlée. Il faut que ça cède…
Et « ça » cède. Pas toujours du premier coup. Mais les Shermans canonnent sans arrêt.
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Sur la Nationale 20, à Antony, les éléments de tête du G.T.V sont arrêtés dans leur irrésistible élan.
Un canon de 88 tient le carrefour de la Croix de Berny, d'autres tirent depuis la prison de Fresnes à quelques centaines de mètres de là.
Impossible de passer sous le feu ! Il va falloir réduire l'obstacle.
Le commandant Joseph Putz donne ses ordres.
Devant la mairie trois soldats allemands se sont cachés derrière des buttes de terre qui recouvrent d'anciennes glacières.
Trois "Leclerc" arrivent, accompagnés de FFI locaux. Le sapeur Dubouloz monte sur l'une des buttes mais est grièvement blessé par
le lieutenant allemand Alspeter qui sera aussitôt abattu.
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Un 88 fait barrage
Place Croix-de-Berny, noeud routier stratégique, les Allemands ont installé un canon ravageur sur les blindés – un antiaérien de 88 – pointé sur la nationale. Au bout de plusieurs heures, décision est prise de le neutraliser par une manoeuvre de flanc. Le capitaine Witasse et ses hommes sont guidés par des résistants antoniens parfaits connaisseurs du terrain, dont le policier Gaudry. Ils empruntent la rue Velpeau et remontent par l’ex-RN 186. Là, le char Sherman anéantit le canon 88 autour de 18 heures. De l’autre côté de la Croix-de-Berny, des résistants pénètrent dans le stade de l’US Métro et coupent les liaisons entre les Allemands quittant la Croix-de-Berny et ceux retranchés dans la prison de Fresnes.
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Vers 18h30, le capitaine Dronne qui a reçu l’ordre de se rabattre sur l’axe arrive au carrefour où se trouve le général. Il y reçoit l’ordre de foncer sur Paris. Les chars Montmirail, Romilly et Champaubert de la 1/2 (lieutenant Michard) sont désignés pour faire partie du détachement.
A 20h00, celui-ci se met en route tandis les sous-groupements Putz et Warabiot font leur liaison à la prison de Fresnes.
Sur la RN20, la progression reprend en direction de Bourg-la-Reine, le Elchingen II de la 3/2 est en tête de colonne.
A 400m de l’entrée sud de Bourg-la-Reine, un obus de 88mm atteint le char qui est immobilisé, le chasseur Jean-Luc Geronimi (aide-pilote) est tué à son poste.
Le Eylau qui le suit parvient à museler le canon allemand.
Il est 20h30. Peu après, le repli sur la Croix-de-Berny est ordonné.
Le GTV s’y regroupe et s’installe pour la nuit en se préparant pour la journée du lendemain.
Lire... Km=568
Tout au long de la journée, Leclerc s’impatiente au cours des assauts répétés contre les résistances allemandes successives. Il est mécontent de voir Billotte s’acharner contre la résistance de Croix-de-Bcrny au lieu de tenter de la déborder, conformément à ses ordres. Gribius, qui le suit, écrit :
Ainsi l’agace, depuis ce matin, l’emploi fâcheux de cette force blindée que Billotte a liée aux grands axes et aux carrefours, alors que, dans l’esprit de Leclerc, il ne s’agissait que d’indication de principe (…). Il se porte à la tête des premiers éléments de Billotte. Il sent qu’il faut faire quelque chose cette nuit même, car il pressent la menace qui pèse sur nos compatriotes, et ne veut pas que se ralentisse la cadence de la marche en avant.
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23 août - 91 – LIMOURS
24 août - 91 – ARPAJON
24 août 1944 - 91 – EPINAY-sur-ORGE
24 août 1944 - 91_CHILLY-MAZARIN
24 août - 91 – LONGJUMEAU
24 août - 91 – MASSY
24 août - 94 – RUNGIS
24 août - 94 – FRESNES
24 août - 92 – ANTONY
- 92 – BOURG-LA-REINE
- 94 – L’HAY-LES-ROSES
Le Général LECLERC dans PARIS – A ses côtés, Christian GIRARD, son aide de camp